Le photographe Anton Corbjin, surtout connu pour son travail de photographe (autour notamment du groupe de rock Joy Division), réalise avec The American son deuxième long-métrage.George Clooney y interprète un tueur à gages fatigué qui cherche à passer la main.
Le film s'ouvre sur un beau prologue, glacial dans tous les sens du terme. Pris dans une embuscade dans la forêt suédoise, George Clooney élimine ses homologues mais aussi sa maîtresse qui a démasqué la véritable profession de son amant.Au terme d'un générique majestueux (la traversée d'un tunnel dans la nuit par la voiture de Clooney), notre assassin cherche à se faire oublier dans les Abruzzes.Il accepte une dernière mission de son "manager" : la confection d'une arme parfaite pour le compte d'une femme aussi mystérieuse que séduisante, et manifestement très au faîte des techniques en homicide.L'apparente détermination du tueur à gages, derrière laquelle on sentait déjà poindre la lassitude, est ébranlée par la rencontre d'une belle prostituée et d'un prêtre perspicace.Le "héros" finit par baisser la garde et envisager une nouvelle vie.Bien entendu, cette soudaine faiblesse pourrait lui être fatale, et il ne tarde d'ailleurs pas à retrouver à ses trousses de nouveaux prédateurs armés jusqu'aux dents.
Malheureusement, Corbjin ne parvient pas à tenir les promesses du début du film. Malgré d'indéniables qualités formelles, le film ne convainc pas, comme si la mélancolie du personnage principal contaminait le spectateur jusqu'à le faire sombrer dans un ennui triste et désillusionné.
Dommage.
Film américain d'Anton Corbijn avec George Clooney (1 h 43.)