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Ça passe pour Toulon, ça casse pour le Clermont Auvergne

Publié le 19 décembre 2010 par Misterrugby
Ça passe pour Toulon, ça casse pour le Clermont Auvergne

Les hommes de Joe Van Niekerk prennent la tête de la poule et conserve toute leur chance de se qualifier pour les quarts de finale

Ça passe pour Toulon, ça casse pour le Clermont Auvergne
Comment dominer un match, mener de 17 points à la mi-temps en bénéficiant après quatre minutes en deuxième période d’un carton rouge infligé à un joueur adverse, et se faire peur ? Philippe Saint-André et ses joueurs doivent se poser la question sans trouver la réponse, comme ils ont été longtemps incapables d’endiguer la marée des London Irish, réduite à 14 durant 35 minutes et qui n’aura joué à égalité numérique à Mayol que durant 35 minutes. Tout aurait pu être plus simple, mais comme dans les meilleurs contes de Noël, tout se finit bien.

Tout avait parfaitement débuté pour les Toulonnais. Une pénalité de Contepomi (5e), une maîtrise globale face à des London Irish volontaires, puis un carton jaune infligé à l’ailier Tagicakibau (22e) pour avoir fait un en-avant volontaire afin d’éviter un essai, le RCT était à sa main. D’autant plus que la pénalité était tapée en touche, et sur cette dernière, Missoup partait au ras pour inscrire le premier essai de la rencontre (24e, 10-0). Et dans les arrêts de jeu, sur une pénalité rapidement jouée au pied par Mignoni, Hodgson était poussé en touche. Cette phase de conquête permettait encore une fois au pack varois d’avancer, et cette fois c’est le talonneur Ivaldi, pour sa première titularisation, qui s’affalait sur la ligne pour le deuxième essai (17-0, 40e+1). Les Londoniens semblaient couler totalement avec un deuxième carton jaune, synonyme d’expulsion, pour Tagicakibau pour avoir de nouveau empêcher un essai en restant volontairement dans un regroupement (45e). Désormais à 15 contre 14, Toulon avait les cartes en mains pour terminer le travail, mais des surnombres mal négociés, ou de mauvais choix comme celui fait par Contepomi qui oubliait les siens au large (51e) finissaient pas peser lourd. Du coup, servi par Armitage, Malone réduisait le score (53e, 17-7). Incapable de remettre la main sur cette rencontre, les Varois voyaient même les Anglais égaliser, sur un essai en force de Corbisiero après un enchaînement collectif (64e, 17-17). Vexés, les hommes de Philippe Saint-André réagissaient par Contepomi, cette fois bien inspiré de réaliser deux crochets intérieurs avant de marqueur le troisième essai de son équipe et lui redonner l’avantage (68e, 24-17). A force d’évoluer en infériorité numérique, les London Irish finissaient par craquer sur une récupération de Taumoepeau dans sa moitié de terrain, Missoup donnant à Mignoni qui alertait May dont le sprint et la résistance aux défenseurs l’envoyait à l’essai du bonus soixante mètres plus loin (72e, 31-17). La différence devenait un gouffre dans lequel s’enfonçait Loamanu, qui prenait lui-aussi l’intérieur pour inscrire le cinquième essai (75e, 38-17) qui donnait à cette victoire une importance bien supérieure à la maîtrise locale. Surtout, ce succès vient s’ajouter à la défaite du leader, le Munster, chez les Ospreys (19-15), ce qui laisse le trône de leader de cette poule 3 au RCT, au meilleur moment puisque la province irlandaise viendra défier les Toulonnais lors de la prochaine journée, le 15 janvier.

Le Leinster trop fort pour l’ASM

Quand le rythme est trop fort, quand les occasions passent sans marquer, quand le public pousse comme un seul homme, quand l’adversaire est simplement trop fort, Clermont a bien compris que rien n’est possible. Au Leinster, une semaine après être parvenu à s’imposer à Marcel-Michelin au terme d’un match très intense, l’ASM a dû s’avouer vaincu. Encore une fois, le rythme de la rencontre a été proprement endiablé. Pas de temps mort, des attaques sur chaque ballon, une pression défensive permanente, des rucks agressifs, et du talent, voilà ce que la province irlandaise a mis dans sa hotte pour recevoir avec les honneurs l’équipe française.

La marée bleue n’a pas perdu de temps à se déverser dans la défense auvergnate pour ce premier match de Coupe d’Europe disputé dans l’Aviva Stadium, héritier du mythique Lansdowne Road. Et dès la 8e minute, à la suite de nombreux enchaînements, le pilier gauche Healy se jetait dans l’en-but (7-0). Clermont réagissait, se montrait dangereux, mais à chaque fois, un petit grain de sable venait perturber la machine blanche. C’était ainsi le cas à la 13e minute quand, campant sur la ligne d’en-but, ils étaient pénalisés pour un plongeon dans le regroupement alors qu’ils attendaient le bon moment pour relever le ballon et inscrire l’essai qui aurait pu tout relancer. La pénalité de Parra (17e, 7-3) n’était qu’une maigre consolation, d’autant que le demi de mêlée ratait la suivante (29e), ce que ne faisait pas Sexton (38e, 10-3). La pause ne gelait pas les ambitions irlandaises, qui infligeaient une nouvelle marée victorieuse, malgré un essai visiblement valide mais refusé par l’arbitre avant que ce dernier ne valide, après vidéo, une deuxième tentative collective conclue encore une fois par Healy (42e, 17-3). Incapable de placer durablement le Leinster en position délicate, Clermont encaissait un nouvel essai sur une erreur de Baby, très bon jusque-là, qui envoyait une longue passe sautée dans ses 22m directement en touche. Les Irlandais jouaient rapidement et c’est O’Brien qui finissait le travail (51e, 24-3). Très loin du bonus défensif, et donc très loin de conserver la moindre chance de qualification, l’ASM jetait ses dernières forces dans la bataille, et au terme d’un maul conquérant sur plusieurs dizaines de mètres, Nalaga aplatissait le premier essai de son équipe, non-transformé par James (69e, 24-8). Et si Nathan Hines parvenait à trouver en Julien Pierre un adversaire répondant enfin favorablement à ses provocations, le Leinster ne perdait pas le fil de la rencontre. En s’imposant (24-8), les Irlandais ont presque un pied en quarts de finale, alors que les hommes de Vern Cotter voient leurs schances de finir meilleur deuxième s’éloigner dangereusement, en rentrant sans point de ce déplacement.

Source : sport.francetv.fr (Photo : espnscrum.com)


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