Dans toute la série Neon Genesis Evangelion, notamment dans ses fins alternatives, à savoir : Death & Rebirth, et The End of Evangelion, Jean Sébastien Bach est le compositeur le plus sollicité. On entend successivement : le prélude de la Suite n°1 pour violoncelle seul, la gavotte de Partita n°3 pour violon seul (juste quelques notes jouées par Asuka dans Death & Rebirth, lors des "répétitions" du canon de Pachelbel), l'aria de la Suite n°3 pour orchestre, lors du combat d'Asuka contre les Evas de série, et enfin la version pour piano de Jésus, que ma joie demeure.
La mélodie commence lorsque la fusion entre les humains a débuté, et que l'esprit de Shinji s'interroge sur ce qu'il ressent à cet instant précis. Commence le dialogue suivant : "Qu'est-ce qu'il y a?" - "C'est quoi? Un rêve?" - "Un rêve? Oui... un rêve." - (silence) - "Je ne comprends pas. Je ne comprend pas ce qu'est la réalité."
C'est un moment très particulier et controversé de la série, puisque constitué de scènes en prise de vues réelles, et non d'animation. Le passage répond à l'introduction de The End of Evangelion, et présente des plans fixes de scènes urbaines, train de banlieue, gratte-ciels, foule. Il y a ce plan énigmatique, irréel, en lumière bleue saturée, où l'on devine, de dos dans la foule d'une rue encombrée, les silhouettes de Rei et d'Asuka (en plug-suit) et de Misato (en uniforme). La scène est fugace, et il m'a fallu un revisionnage pour le deviner clairement (cf. screenshot ci-dessous).
La mélodie est douce, calme, sereine, et souligne à la fois l'étrangeté des visions, et la paix intérieure de Shinji qui les contemple.
Dans cette version pour piano, Jésus, que ma joie demeure est la transcription du final de la cantate de Bach, Herz und Mund und Tat und Leben, composée entre 1716 et 1723. Cette cantate, la plus célèbre de Bach, est une oeuvre religieuse, célébrant à la fois Marie et Jésus. Il s'agit d'un ensemble de morceaux instrumentaux et vocaux, avec choeur. Jésus, que ma joie demeure (Jesu bleibet meine Freude) en est le final, chanté par le choeur.
Voici la version originale, enregistrée en 1999 par le Bach Collegium Japan, sous la direction de Masaaki Suzuki (cet ensemble est un des plus réputés au monde pour interpréter Bach - et, non, ils ne figurent pas sur la bande originale d'Evangelion !)
Ce morceau a été transcrit pour piano par la pianiste et compositrice anglaise Myra Hess en 1926. Dans cette version, il est devenu très populaire, et de nombreux pianistes l'ont joué et enregistré. Dans la version Evangelion officielle, l'interpète est un pianiste tchèque, Jan Panenka.
Voici la version par Dinu Lipatti, enregistrée en 1950 (durée : 3mn22) :
(C'est celle que j'ai déjà mise dans ma compilation)
Et pour le plaisir, une deuxième version pour piano, différente, et que j'adore, celle du pianiste Sergio Fiorentino, dans sa propre transcription (et non celle de Myra Hess), enregistrée en 2000 (durée : 3mn56s) :(copyright APR - distribution Abeille Musique)
Et enfin, pour ceux qui voudraient ré-écouter le morceau dans son contexte, voici un extrait vidéo - le dialogue est en anglais, désolé, mais c'est le seul extrait que j'ai trouvé. Mais vous l'avez tous dans votre dvd-thèque, n'est-ce pas ! Sinon, qu'attendez vous pour vous l'offrir, Noël c'est dans 5 jours !
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