Avec l’art consommé de la mise en scène, le président américain Barak H. Obama avait organisé en septembre dernier une rencontre entre les palestiniens et les israéliens, chapeautée timidement par les égyptiens et les jordaniens.
De belles phrases ont été alors prononcées, par les uns et par les autres.
Le président américain, sûr de son fait, affirmait que « le temps est venu pour les dirigeants courageux et visionnaires d’ouvrir la porte à la paix que leurs peuples méritent ».
Le premier ministre israélien, mettant beaucoup d’eau dans son vin kacher, se déclarait à s’engager dans un « compromis historique » car il n’avait « aucun doute que la paix soit possible ».
Le premier ministre palestinien, toujours conciliant, assurait que palestiniens « travailleront assidûment et sans relâche pour assurer que ces négociations atteignent leur objectif ».
Mais déjà, le pessimisme le plus total planait sur l‘avenir de ces discussions. Avec un franc parler assez peu diplomatique, Hilary Clinton reconnaissait assez cyniquement : « De notre côté, les États-Unis sont résolus à appuyer pleinement ces négociations ; mais nous ne pouvons pas imposer de solution et nous ne le ferons pas ».
En effet, trois mois après cette pantalonnade, les Etats Unis d’Amérique font marche arrière et reconnaissent qu’ils sont dans l’incapacité d’obtenir d’Israël le gel des colonies en Cisjordanie, condition minima posée par les palestiniens pour la poursuite des négociations.
Ainsi la puissance la plus puissante de la planète n’a pas pu faire pression sur Israël pour l’arrêt d’un processus de colonisation contraire au droit international, un processus qui met en danger la paix dans une région hypersensible, un processus qui risque même à terme de porter atteinte aux intérêts même des américains.
Les U.S.A. et le président Obama ont dû renoncer à leur ambition d’imposer leur vision, même si le langage utilisé cette fois est bien plus diplomatique : « Après consultations avec les parties, nous sommes arrivés à la conclusion qu’une prolongation du moratoire sur la colonisation ne constituerait pas la meilleure fondation pour la reprise de négociations directes à l’heure actuelle ».
Mais les américains, toujours aussi cyniques ou aussi naïfs, espèrent relancer les discussions entre les deux parties et « parler avec les deux parties des questions concrètes des négociations ».
En tout cas, les palestiniens de Cisjordanie continueront à voir leurs territoires – le pluriel est voulu : la Cisjordanie n’est plus qu’une dentelle – se réduire comme peau de chagrin.
Quant à Gaza, personne n’en parle plus ! Jusqu’au prochain massacre !
Allez, circulez! Ya rien à négocier!