Je touche de la pointe de ma bouche
Le gouffre cru de cette aspiration
Je pousse fort du bout de mes deux pouces
L'indicible désir d'inspiration
Je retiens l'élan qui fait perdre le ballant
Je ne peux sombrer dans vos claires profondeurs
Je veux me perdre dans l'invisible noirceur
Du dédale de ce coeur desséché à blanc
Champs fertile où pousse les haies de l'égarement
Rangs de surprises suivis de rangs d'étonnement
Ils sont pourtant si précisément piétinés...
Toujours leurs secrets restent honteusement niés
Un jardin de soir, un jardin d'espoir
Une utopie nourrie de larmes sèches
Un sel fin balloté par un vent noir
Dont l'ambition est de combler les brèches
Étancher les nombreux horizons de l'abîme
Fortifier la cime de la vallée d'illusions
Étendre en son antre un manteau d'allusions
Et illuminer vainement la sortie ultime
Feinte échappatoire que ce renouveau
Qui répète cet air si familier
Emplis de ces souvenirs ramifiés
Révolutionnant en libre caveau
Autant d'artifices ne fait joli tableau
Et l'épopée créatrice est le vrai cadeau
Ce qui contient et anime l'être tangible
Est la découverte méritant d'être cible