Depuis que l'hiver est arrivé à nos portes, je souffre. Pas à cause du froid en tant que tel, mais plutôt pour ses inconvénients collatéraux.
D'abord, il y a la noirceur matinale qui n'encourage pas la levée du corps. Quand le réveil sonne à 5h30, mon courage m'abandonne et, plus souvent qu'à mon tour, je snooze jusqu'à la dernière minute avant de filer à la douche. Quand j'en ressors, je m'habille, me sèche les cheveux et une fois sur deux, je me change et me ré-habille parce-que-je-me-trouve-moche ou bien parce que je découvre une tache gluante séchée sur ma blouse ou ma veste. Heureusement, pendant ce temps, papa a eu le temps de s'occuper du petit. Quand j'ai terminé, il est habillé, mais je dois me promener avec lui sous le bras car papa part à l'heure des poules.
Ensuite, il faut tirer le grand du lit. Personne ne m'avait informée que l'adolescence commençait à six ans et demi, mais semble-t-il que c'est ainsi chez les p'tits gars du XXIe siècle : il grogne, regrogne et se terre aussi creux que possible sous les couvertures. Veut pas se lever. Alors, je le chatouille. C'est le seul moyen de le forcer à sortir de son nid douillet...avec le sourire! Mais bon, tout ça prend un gros dix ou même quinze minutes.
Et puis, c'est le petit déjeuner. En fait, pour le tout-petit, ça se limite à un gobelet de lait, car je peux lui apporter un gruau qu'il mangera à la garderie. Pour le grand, ça prend un bol de céréales ou des toasts et c'est pas négociable. Il commence à s'auto-digérer dès le réveil et il doit se mettre quelque chose sous la dent avant de partir (sinon, il se met à émettre des sons bizarres).
Dès la dernière bouchée, on commence à enfiler les habits de neige. Va pour le grand, il s'exécute presque tout seul. Pour le petit, c'est un véritable match de la WWF qui commence. Il se tortille, crie, pleure, se roule, se sauve, je le rattrape, il croit que c'est un jeu, mais voilà que le maîtrise au plancher....1,2, trrr....il donne un coup d'épaule suivit d'un habile coup de patte et me voilà déjouée et il rit aux éclats! Il me faut utiliser la méthode forte. J'installe l'habit de neige sur moi puis j'immobilise le petit monsieur dans le creux de mes jambes et réussi à lui faire passer les petits pieds dans les trous puis les bras dans les manches et vite, je zippe avant qu'il ne trouve le moyen de s'évader. Maintenant, les bottes. Les fichues bottes que m'a conseillée la vendeuse sont toujours trop grandes. Enfile la botte sur le pied droit...ça rentre pas. La doublure est repliée. J'implore tous les saints de la terre. Ça marche au deuxième coup. Répète la manœuvre sur le pied gauche. Shit, il donne un coup avec son talon et fait revoler la botte du pied droit. Pendant que je lui réenfile la botte, celle du pied gauche sort toute seule....Là, sur le champ, je rêve de déménager dans l'sud, là où il n'y a pas d'hiver.
Ok, j'arrête ici. Pendant que se déroule ce cirque, je crispe intérieurement. Je me dis, « Enweye ma grande, t'es capable. Non, ma chérie, ne te sauve pas, t'as pas l'droit ». Quand c'est terminé, je mets le petit debout et puis c'est à mon tour d'enfiler mon manteau et mes bottes.
Je dis au moins trois fois au grand qu'il est temps de partir et d'éteindre la télé. Il est scotché là alors il me faut répéter de manière très insistante. Pas une minute de plus à perdre, si dans 5 minutes précises nous ne sommes pas tous les trois attachés dans la voiture, je manque mon train. Alors vite, il me faut attacher le tout petit dans son siège. Encore une fois, c'est un combat de lutte, sauf que là, je le maîtrise plus facilement. Maintenant, il faut déneiger la voiture, pendant que le grand s'attache. Ai-je mis nos sacs respectifs dans la voiture? Check. Ai-je barré la porte de la maison? Check. Ai-je éteint la cafetière? J'pense....mais pas le temps de retourner. On démarre.
Entre chez moi, l'école, la garderie et la gare, c'est un parcours d'obstacles. Un autobus d'écolier qui immobilise le trafic, un camion de vidanges qui obstrue le chemin ou un mini-embouteillage sur la 30. Tic-tac-tic-tac. La terre doit spinner d'aplomb autour du soleil parce que le temps file à vive allure...Reste cinq minutes pour prendre le train. Me garoche vers la dernière place dans le stationnement et sors en courant. Le train arrive...
Ensuite, j'ai vingt cinq minutes pour méditer sur l'hiver, le travail et la famille. Déjà que c'était un peu stressant de gérer les deux enfants le matin cet automne, mais avec l'hiver, une petite couche de stress s'ajoute. Plein d'imprévus matins et soirs, plein de petites difficultés. Et j'en suis à me demander si je ne devais pas coucher bébé tout habillé dans son suit de neige. Il serait prêt-à-partir au petit matin...non? Et je sais que je ne suis pas la seule à avoir ce fantasme...quelques-unes m'en ont parlé sur Twitter...(et j'ai bien rigolé!!!)Mamamiiia! - L'état de la mère ou la mère dans tous ses états
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