S’il y a bien une chose qui ne fait pas peur au PS en général et à Jean-Marc Ayrault en particulier, c’est bien le ridicule. Une semaine après avoir invité les parlementaires socialistes à boycotter le Congrès de Versailles tout réclamant un référendum sur le traité de Lisbonne, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale la joue désormais un pas en avant deux pas en arrière (ou bien contraire…) en affirmant : "nous avons proposé à tous les députés socialistes de s'abstenir lors du Congrès à Versailles, de soutenir une motion référendaire et de voter la ratification du traité".
L’indécision, voire l’indécence, des leaders socialistes sur un sujet aussi important leur vaut un tacle appuyé et ô combien mérité, de la part du président UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, qui même s’il tire un peu sur une ambulance, n’a pas tort de préciser qu’il "regrette que le Parti socialiste, c'est-à-dire le grand parti d'alternance nécessaire au bon fonctionnement du débat démocratique ne parvienne pas à dire aux Français clairement sa vision de l'Europe". Certes, mais que pèsent la vision de l’Europe et le respect du débat démocratique à côté de la bataille interne pour la prise de Solfé ???
Après ça, Michel Rocard peut bien affirmer que Ségolène Royal "représente une certitude de défaite" pour le PS, on est fortement tenté de lui répondre que c’est sans doute vrai, mais qu’à l’heure actuelle c’est surtout le PS lui-même qui "représente une certitude de défaite"…