De cela, on trouve la trace dans cette réponse assez extraordinaire qu'elle fait à propos d'India Song quand je lui demande si elle dirait, à la manière de Flaubert, "Le Vice-Consul, c'est moi", ou : "LoI V. Stein, c'est moi" : "Moi, répond-elle, c'est tout. Moi, c'est Calcutta, c'est la mendiante, tout, c'est le Mékong, c'est le poste. Tout Calcutta. Tout le quartier blanc. Toute la colonie. Toute cette poubelle de toutes les colonies, c'est moi. C'est évident. J'en suis née. J'en suis née et j'écris." De même et dans le prolongement de cette auto-hyperbole, quand Yann Andréa lui demande dans « C'est tout » (publié en octobre 1995, quelques mois avant sa mort) : - Que diriez-vous de vous-même? Elle répond : - Duras. Comme si toute la vie et toute l'œuvre avaient abouti à un nom, un seul, le nom choisi par elle et qui était déjà un acte littéraire, son premier acte littéraire et, comme on voit, le dernier.