Regardez Dalila.
Ça se voit qu’elle est méchante dans cette image tirée du film Samson et Dalila de Cecil B. DeMille de 1949. Film hollywoodien par excellence, en Technicolor, ce serait dommage de se passer de l’éclat roux des cheveux de Dalila (c’est vrai quoi, on ne parle jamais des cheveux de Dalila, il n’y en a que pour Samson !) -sublime Hedy Lamarr, une des grandes “femmes fatales” du cinéma américain. On sait très bien depuis Balzac et Baudelaire que la chevelure rousse (et je me répète), est le signe du Malin. Sa tenue est également flamboyante et provocante (et totalement délirante !!!), aussi attrape-oeil que ses lèvres rouges, à peine pincées dans un léger rictus de fourberie… Ses yeux, scrutant le hors-champ, révèlent que son bras blanc et nu porte une main déjà coupable… Je n’ai pas vu le film (et je le regrette d’ailleurs), mais je parie qu’elle est en train de glisser dans la timbale étincelante de son amoureux une substance stratégique : un puissant soporifique qui lui permettra ensuite d’accomplir son forfait…
(Je serais extrêmement déçue si d’aventure j’apprenais qu’elle se servait simplement en fruit sec….)
C’est cela que j’aime (entre autres) dans les vieux films hollywoodiens : tout est schématique, clair et lisible comme une planche de bande-dessinée. C’est incroyablement bien fait et rassurant.