D’ordinaire, la comédie chez Salvadori a ce petit quelque chose en plus qui crée l’adhésion et force le respect. Une manière singulière de tirer le meilleur de ses interprètes (Garcia dans Après vous, Elmaleh dans Hors de Prix), et d’insuffler à la drôlerie une profondeur inattendue. A l’heure où l’on nous sert d’horribles piquettes sentimentales et franchouillardes, le cinéaste, lui, offrait du champagne, des bulles d’ivresse et les rires qui l’accompagnent. Faux pas d’autant plus décevant ici, dans ce vaudeville précipité et surjoué, au grain de folie absent, maniéré, à la ramasse, où chacun (Baye et Tautou en tête) cabotine, au milieu d’un grand vide scénaristique. Soit un postulat de base plutôt simple : une jeune fille envoie à sa mère la lettre d’amour enflammée et anonyme qu’elle a reçue de son factotum amoureux (Bouajila, excellent dans tous les registres) pour la tirer de sa dépression ; qui se complexifie dans une surenchère de quiproquos et malentendus, finement écrits, grossièrement interprétés. Pourtant, on sent une volonté dans chaque plan de sublimer l’instant, de transformer l’ordinaire en extraordinaire, d’user à plein régime de ce qu’offre le cadre. Comme cette séquence de rupture, filmée derrière un voile, personnages-marionnettes devenus ombres chinoises. Comme ce soin tout particulier porté aux seconds rôles, pour la plupart intéressants. Mais, il manque à De vrais mensonges, ce qui ferait (qui faisait) toute la différence : l’émotion. Planqué derrière ses bons mots, Salvadori ne touche pas au cœur, observe les gesticulations de ses protagonistes comme derrière une vitre, ne captant que froideur lorsqu’il parle d’amour fou, mollesse où s’offrait énergie du désespoir. Son film est terne, tout simplement. Tout plat. Tout triste. Et n’offre rien de plus qu’un humour instantané et sans surprise, qui divertit mais que l’on zappe- une parenthèse que l’on espérait plus enchanteresse et plus pêchue, mais qui- aussi plaisante soit-elle, ne tient pas ses promesses.
D’ordinaire, la comédie chez Salvadori a ce petit quelque chose en plus qui crée l’adhésion et force le respect. Une manière singulière de tirer le meilleur de ses interprètes (Garcia dans Après vous, Elmaleh dans Hors de Prix), et d’insuffler à la drôlerie une profondeur inattendue. A l’heure où l’on nous sert d’horribles piquettes sentimentales et franchouillardes, le cinéaste, lui, offrait du champagne, des bulles d’ivresse et les rires qui l’accompagnent. Faux pas d’autant plus décevant ici, dans ce vaudeville précipité et surjoué, au grain de folie absent, maniéré, à la ramasse, où chacun (Baye et Tautou en tête) cabotine, au milieu d’un grand vide scénaristique. Soit un postulat de base plutôt simple : une jeune fille envoie à sa mère la lettre d’amour enflammée et anonyme qu’elle a reçue de son factotum amoureux (Bouajila, excellent dans tous les registres) pour la tirer de sa dépression ; qui se complexifie dans une surenchère de quiproquos et malentendus, finement écrits, grossièrement interprétés. Pourtant, on sent une volonté dans chaque plan de sublimer l’instant, de transformer l’ordinaire en extraordinaire, d’user à plein régime de ce qu’offre le cadre. Comme cette séquence de rupture, filmée derrière un voile, personnages-marionnettes devenus ombres chinoises. Comme ce soin tout particulier porté aux seconds rôles, pour la plupart intéressants. Mais, il manque à De vrais mensonges, ce qui ferait (qui faisait) toute la différence : l’émotion. Planqué derrière ses bons mots, Salvadori ne touche pas au cœur, observe les gesticulations de ses protagonistes comme derrière une vitre, ne captant que froideur lorsqu’il parle d’amour fou, mollesse où s’offrait énergie du désespoir. Son film est terne, tout simplement. Tout plat. Tout triste. Et n’offre rien de plus qu’un humour instantané et sans surprise, qui divertit mais que l’on zappe- une parenthèse que l’on espérait plus enchanteresse et plus pêchue, mais qui- aussi plaisante soit-elle, ne tient pas ses promesses.