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Blaise BULA invite ses pairs à éviter les chansons, les cris et les danses obscènes

Publié le 18 décembre 2010 par Africahit

"La jeunesse congolaise attend de nous un changement perpétuel et radical. Au niveau de l'Union des Musiciens Congolais (UMUCO), un travail de fond va se faire pour changer les choses tout en tenant compte des mœurs qu'il faudra à tout prix respecter ". Ces termes résument la vision de l'artiste-musicien Blaise Bula, président intérimaire de l'UMUCO et patron de l'orchestre Pondération 8.

Blaise Bula place son mandat à la tête de l'UMUCO sous le signe de la redynamisation et de la visibilité des activités de cette structure. Il promet, en outre, de travailler de manière à promouvoir une entente parfaite entre les musiciens. " L'autre défi que nous nous sommes fixé, est celui de recenser les orchestres et les musiciens en vue d'avoir une idée exacte sur la corporation. Notre objectif est aussi d'organiser des séminaires à l'intention des artistes-musiciens pour leur permettre de connaître leurs droits, je veux dire des droits d'auteurs, le respect des contrats ", a expliqué le président ad intérim de l'UMUCO. Déterminé à vendre l'image de la musique congolaise, Blaise Bula tient à la création d'un site web de l'UMUCO. Ce support, a-t-il indiqué, va faciliter le contact des artistes, non seulement sur le plan national, mais surtout international.

" L'Union, a-t-il souligné, compte trois sortes de membres. Il s'agit des membres d'honneur qui sont cooptés pour leur mérite et leur position sociale. Ces personnes ne sont ni éligibles ni électrices. Le deuxième type est celui des membres effectifs qui sont éligibles et électeurs. Il s'agit ici, selon lui, des musiciens congolais qui ont au moins cinq œuvres parues, éditées et commercialisées au niveau national ou international. Le troisième groupe concerne les membres adhérents qui, en fait, sont des pratiquants de la musique, mais qui n'ont jamais écrit une seule chanson ou presté au niveau national. Ces derniers membres sont électeurs, mais non éligibles ". Blaise Bula n'a pas manqué d'évoquer les difficultés auxquelles est confrontée son institution. Créée depuis 1969, a-t-il souligné, l'"UMUCO stagnait. Les locaux sont pratiquement vides étant donné qu'ils sont sans chaises ni tables’’. Le bureau de cette structure manque d'outils informatiques pouvant susciter la bonne marche des actions à entreprendre. " Comment allons-nous mener le recensement des musiciens que nous souhaitons de tous nos vœux surtout que cela exige des ordinateurs, des fiches individuelles pour l'identité de chaque membre? Nous devons organiser des réunions. Mais, toutes ces initiatives demandent des moyens financiers et matériels conséquents ", a déploré le président intérimaire de l'UMUCO.

Face à cette situation, Blaise Bula a lancé un appel à des mécènes, des sociétés brassicoles et à toutes les personnes de bonne volonté pour venir à la rescousse de la structure qui regroupe les musiciens de la RDC. Soucieux de travailler pour la revalorisation de la musique congolaise vis-à-vis des consommateurs, il a invité ses pairs à éviter les chansons, les cris et les danses obscènes. 

" Le musicien a pour mission d'adoucir les mœurs, de détendre et d'éduquer la masse. Mes collègues et moi-même devons éviter de dérouter la jeunesse à travers nos œuvres musicales ", a clamé le patron de l'UMUCO.

Patron de l'orchestre Pondération 8, Blaise Bula prépare son nouvel album qui portera le titre de " Rendekita : Rendez-vous na Kitata ". Dans cet opus de 12 titres, il invite la jeunesse à mettre à profit les opportunités qui se présentent dès les premiers instants. L'ancien musicien du groupe Wenge Musica a, dans son actif, déjà signé huit titres célèbres. Il s'agit de " Ave maria ", " Balia Ngando ", " Chouchou de Londres ", " Eve sukali ", " Filandu ", " Likala Moto ", " Pondération 8 " et " Papy Masampu ". Ingénieur formé à l'ISTA, Blaise Bula fait partie des musiciens qui comptent sur le Gouvernement pour soutenir les artistes.

Blaise Bula : « Il y a beaucoup trop d’invitations aux concerts, trop peu de billets vendus »

Les concerts payants pour les stars de la musique congolaise et pour l’ensemble des orchestres en Rdc ne sont plus financièrement intéressants, relevait dernièrement Bill Clinton Kalonji, leader du groupe « Les Samouraïs », qui disait préférer les productions initiés par les sponsors sur les places publiques.

Apportant de l’eau au moulin de l’ancien animateur de Wenge MMM, le chanteur Blaise Bula fustige à son tour le fait que les orchestres à Kinshasa distribuent beaucoup plus d’invitations qu’ils ne vendent des billets lors de leurs concerts dans les salles de la ville comme à l’Hôtel Venus, au Grand Hôtel Kinshasa.

Le leader du groupe « Pondération 8 » appelle à un « changement de système ». « Les gens doivent s’habituer comme par le passé à payer leurs billets aux concerts. C’est une façon d’aider les musiciens plutôt que d’attendre de recevoir une invitation, a recommandé Blaise Bula.

Congratuler te leader de l’orchestre ou des musiciens avec des billets de banque pendant le concert est certes bien mais, te mieux est de payer son billet à l’entrée. Car, explique l’ingénieur Célé Bu, l’argent donné individuellement au leader du groupe ou à l’un de ses musiciens n’atterrit pas dans la caisse de l’orchestre. D’où la situation de précarité que connaissent les formations musicales du pays.

Pavé dans la mare pour certains de ses collègues, le coup de gueule ou le cri du cœur de Blaise Bula (c’est selon) à le mérite de mettre à nu une réalité: les musiciens congolais se vantent de faire salle comble au Salon Congo du GHK ou à l’Hôtel Venus. Le pot aux roses est découvert. Leur succès tient aux cartons d’invitation distribués çà et là dans la ville.


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