Après le débat avorté qui a accompagné le projet de Padduc du précédent exécutif de Corse et au moment où la nouvelle assemblée se penche sur les questions du foncier et du logement en Corse, la Ligue des Droits de l’Homme s’inquiète de ce qui se passe à Calvi.
"L’affaire des immeubles de Cardello est emblématique de la situation qui risque de se développer dans notre île si rien n’est fait pour que l’avenir de notre société ne soit totalement assujettie à des logiques spéculatives. 39 familles calvaises ont signé des « contrats d’accès à la propriété » sans aucune clause de conditionnalité. Nul n’avait averti ces familles que l’aboutissement du projet serait lié à la réalisation parallèle d’un projet spéculatif de 97 appartements de grand luxe destinés aux touristes en bordure de la pinède. Le maire de Calvi laisse entendre que cette démarche serait normale. Il n’en est rien. L’avenir de ces 39 familles est de ce fait lié de manière totalement abusive aux perspectives d’enrichissement d’une société d’économie mixte de La Valette qui n’a pas vocation à venir faire de la spéculation foncière en Corse. C’est ce qu’un élu de cette municipalité varoise a fait remarquer face à son conseil municipal. L’avenir de ces familles calvaises est par ailleurs et de ce fait
lié à l’obligation d’accepter que les sites les plus remarquables du littoral calvais soient destinés à la construction. Tout le monde doit réfléchir à ce que signifie cette manière de placer les citoyens devant des choix personnels qui n’ont rien à voir avec leur désir de se loger.
Quelles que soient les méandres juridiques qui permettront de valider ou d’invalider cette situation, la démarche initiée à Calvi est choquante."