Akroa est située sur une péninsule jadis colonisée par les Français, puis reprise par la force par les anglais, elle a été coupé il y a des millions d’années en deux parties par un volcan ce qui lui donne cette particularité d’être un lieu unique, parfaitement agréable visiter.
Vangioni’s Trattoria and Bar à Akaroa, se place d’emblée sous le signe d’une Trattoria et l’on se dit, pour ceux qui connaissent les « Trattorie » en Italie, que l’on doit bien y manger et que l’on y est bien servi.
À l’entrée, point de Mama italienne pour nous accueillir, mais des Français et un Panaméen extrêmement courtois, soit, absolument rien à voir avec l’enseigne. Qu’importe, le lieu est sympathique et la « trattoria » se place sous le signe de la cuisine méditerranéenne.
En règle générale, la cuisine méditerranéenne est généreuse et peu couteuse, mais nous découvrons avec stupeur que c’est loin d’être le cas. Nous sommes servis par une charmante jeune femme d’origine Française qui suit les directives du chef : Faire du chiffre coûte que coûte, en nous poussant, comme il se doit, à la consommation. Celle-ci nous propose les tapas à un certains tarif et nous signale qu’il faudrait en prendre plusieurs pour pouvoir partager entre nous, oui, nous aurions pu assouvir son désir, mais non, nous portons notre choix sur une paella pour deux et une pizza pour la petite. Nous commandons de l’eau pétillante et un thé.
- C’est pour deux ?
- Oui, une paella pour deux.
Je comprends soudain pourquoi elle nous a proposé les Tapas en entrée, parce que ce plat à 30 dollars par personne est indigne d’un restaurant, et d’autant plus d’une Trattoria ; la portion est ridiculement petite, les assiettes tout autant, en quatre bouchées on en a fait le tour, en clair, les patrons français, pardonnez-moi l’expression, "se foutent de notre gueule," 60 dollars (30 euros) pour ça, c’est une honte.
Pour le confort, nous sommes installées dans le patio, sur un sol en gravier, assis sur des chaises de jardins, trop loin de la table, car trop basses, pour manger correctement, nous devons donc nous avancer dans une position inconfortable pour éviter l’accident, qui ne tarde pas à se produire. La taille ridicule des assiettes nous pousse à manger d’une façon particulière et en me servant une seconde fois… les restes, le couteau posé pour partie dans mon assiette tombe, emportant dans sa chute la fourchette et le riz sur mon pantalon. Je suis ravi, il ne manquait plus que ça, déjà j’avais le sentiment de me faire avoir, mais en plus, je souillais mon pantalon avec cette misérable paella à la française.
En cuisine, le Chef Français, est originaire de la belle ville de Montpellier, il a fait ses classes à Paris puis il est venu en Nouvelle Zélande ouvrir son restaurant, sincèrement, il n’a pas dû être un foudre de guerre en cuisine et peut-être même ne l’était-il pas suffisamment pour occuper cette fonction dans un restaurant digne de ce nom, pourquoi ?
Parce que sa Paella n’avait que très peu de goût, elle manquait de saveur et de la plus élémentaire qualité, elle manquait tout simplement d’originalité pour se faire remarquer, au point qu’une paella en boite aurait certainement plus de goût que la sienne. Je me suis surpris à me demander quelle pouvait être la quantité pour une personne ???? Un bol de riz à 30 dollars, avec quelques joues de poissons et des rondelles de calamar qui se battent entre elles, et avec ça, il fait son beurre, le bougre.
Pour information, pour 55 dollars, nous avons mangé à Rotorua dans un restaurant Japonais à la qualité irréprochable, deux plats par personne, pour 3, copieux et délicieux, avec boisson, alors 60 dollars pour cette misérable poêle, c’est un scandale. Sans doute le chef Français s’était-il dit qu’il s’agissait de nouvelle cuisine, et que, comme il était Français, c’était déjà un gage de qualité de servir des perles à des cochons, mais non, il se trompait, il se trompe, car nous ne sommes pas des cochons et nous savons reconnaître la bonne nourriture d’une nourriture de base sans la moindre originalité.
C’est malheureusement souvent le cas avec les Français à l’étranger qui se prennent bien trop au sérieux et qui se comportent avec une prétention insupportable pour justifier des tarifs et une qualité des plats plus que médiocre, car même la pizza était moyenne, c’est dire que si le chef n’est même pas capable de réussir un plat aussi populaire que la pizza, il n’est vraiment pas doué et ne mérite aucune étoile, de toute façon, il ne risque pas d’en avoir des étoiles et il peut s’assoir dessus... pour longtemps.
Je n’étais pas furax en quittant la Vangioni’s Trattoria and Bar, j’étais dépité, déçu et je me suis juré que je n’irais jamais plus manger chez des français à l’étranger, comme chez les Indiens d’ailleurs, où la nourriture est systématiquement trop épicée, mais comme la majorité cherche dans les épices pimantés une idée de goût, elle ne risque pas de découvrir les saveurs des légumes et des poissons et des viandes qui ont un parfum qui se noie dans mille autres lorsque le chef sait y faire avec sa cuisine, ce qui est bien loin d’être le cas dans cette maison, la Vangioni’s Trattoria à Akaroa.
Nous vivons une époque formidable…