Les harmonies Werckmeister

Par Tibo75

samedi 18 décembre 2010
C’est mon troisième Béla Tarr. Je m’attendais à découvrir un cinéaste comme Tarkovski ou Angelopoulos. Il y a beaucoup de ressemblances mais je dirai que ses films sont encore moins accessibles. Ils sont extrêmement ouverts, on erre en même temps que les personnages courent face à la caméra. Il ne faut pas voir ce film comme une histoire, c’est d’ailleurs le cinéaste lui-même qui le dit dans l’interview présente dans les bonus du DVD. C’est une réflexion sur la misère humaine, ses excès, il n’y pas presque plus d’humanité dans ce film mise à part la scène fantastique de hommes jouant le soleil et les planètes. En visionnant ce film, j’ai pensé à tous les autres films « philosophiques » que j’avais déjà vus, c’était comme lire un livre à moitié écrit et tenter (difficilement je l’avoue) de le compléter. Bref, du grand, du très grand cinéma de réflexion comme je l’affectionne.
Une petite remarque sur la technique : j’ai été étonné par tous les longs travelling arrière tournés en plan séquence. Je me suis demandé comment le cinéaste avait fait : visiblement pas avec des rails, avec une steadycam probablement mais je ne savais pas que l’on pouvait faire une image aussi stable. Cela a un peu gâché mon plaisir intellectuel car j’ai eu l’esprit un peu détourné par cette interrogation