Cette maxime de Jean de LA FONTAINE me parait convenir particulièrement à la vie des médias aujourd'hui.
Ceux ci, pour une bonne part, dépendant de la publicité , et donc de l'audience, donnent au bon peuple ce qu'il souhaite entendre. D'où cette habitude coupable de brosser l'audience dans le sens du poil en lui servant des commentaires sur l'actualité calqués sur ce que les gens veulent entendre, et non pas sur la réalité que, comme l'autruche, on préfère ne pas voir.
Quelques exemples de stupidités qu'on nous assène à longueur de jours:
Il n'y a jamais eu autant de pauvres
La vie n'a jamais été aussi dure
Il n'y a jamais eu autant d'inégalités
Bien sûr, ces contre vérités sont à l'opposé de la réalité, mais elles plaisent au peuple, alors on lui donne la soupe qu'il veut avoir, ou plutôt celle que les élites ont décidé qu'il était bon de lui donner.
Pareillement, on n'appelle plus un chat un chat, ce serait trop vulgaire: Voici donc quelques exemples de la dialectique politiquement correcte:
L'épisode neigeux a remplacé la chute de neige
Le pronostic vital est engagé quand quelqu'un est en danger de mort
Le mal entendant a remplacé le sourd
Le Non-voyant a remplacé l'aveugle
Le technicien de surface a remplacé le balayeur.
La personne à mobilité réduite a remplacé l'handicapé
etc...etc.....
Cela est tellement à l'opposé du parler vrai de mon enfance quand le Général De GAULLE ou le Président POMPIDOU n'avaient pas peur de mettre les mots exacts sur les réalités de la vie.
Tout cela concourt à ce que j'appelle le déni de réalité: on ne veut plus voir le monde tel qu'il est; il faut le rendre présentable, acceptable. Il ne faut pas réveiller les pauvres auditeurs ou télespectateurs qui pourraient être traumatisés par la vérité toute simple et toute crue.
Balivernes que tout cela: l'aveugle ne voit pas mieux, et le technicien de surface ne gagne pas plus que lorsqu'il n'était qu'un balayeur....
Voila pourquoi je clame tout haut que les médias sont en grande partie responsables de l'abrutissement de la population. Le pire est que, formattés au même moule des mêmes écoles de communication et de journalisme, bien peu de journalistes ont le courage de faire front à cet amolissement de la pensée. Pour quelques Yves Calvi ou Eric Zemmour, combien de journalistes sont inter-changeables tant leur discours est aseptisé, effrayés qu'ils sont que leur fanchise et leur impertinence pourrait sortir de sa léthargie le téléspectateur plus occupé à zapper qu'à écouter ce que ces messieurs ont à lui dire. A contrario, il peut arriver que le télespectateur soit sorti de sa torpeur quand il découvre un travail pertinent et instructif. Après l'excellent "Apocalypse" il y a 18 mois, nous avons eu la chance d'être gratifiés d'un exceptionnel documentaire "Françafrique" diffusé sur France 2; l'interet de celui-ci résidant dans le fait que des gens souvent proches de la mort (le diplomate DELAUNAY), où n'ayant plus rien à perdre (l'ancien président d'ELF, Loic LE FLOCH PRIGENT), osent enfin nous dire la vérité; et là, ce qu'on entend, ça décoiffe!.... Comme quoi, il y a encore de l'espoir!.... en tous cas, bravo aux producteurs et plus encore au responsable de la chaîne qui a eu le courage de diffuser ce témoignage sur la turpitude des hommes politiques, et de montrer, sans fioritures, comment se prennent les décisions dans les cercles dirigeants. On ne s'étonnera pas que la classe politique se débatte comme un beau diable pour que les dessous de l'affaire des frégates de Taiwan ou de l'attentat de Karachi ne sortent pas: car alors quel discrédit pour ceux qui nous gouvernent: Marine Le Pen ferait immédiatement un bond de 10 points dans les sondages, tant l'odeur nauséabonde de ce qu'il y a à découvrir, nous éloignerait des partis dits "de gouverenement". Le Secret Défense, une arme de protection massive!.... Mais que nos politiques se rassurent! De la même façon qu'il fallut attendre la bénédiction de Mitterrand pour que la Presse révèle l'existence de sa fille cachée, nous ne saurons rien des aventures extra-conjugales de nos présidents, ni de la paternité des filles de nos ministres célibataires. Cette information, on se la partage dans les diners mondains, mais on ne va quand même pas la révéler au peuple, cela serait du plus inconvenant. C'est le fameux débat autour de la vie privée de nos hommes politiques qui n'appartient qu'à eux. Même si souvent, comme on a pu le constater tout au long de l'Histoire de France, les affaires privées des gouvernants font mieux comprendre les arcanes de la politique publique.Alors un conseil, Français, pour savoir ce qui se passe vraiment en France, lisez la presse étrangère! Au moins elle; elle n'est pas aux ordres. Ni des politiques, ni du microcosme parisien et de son idéologie bien-pensante. Plus pragmatique et plus impartiale, elle voit la France telle qu'elle est, et non pas telle qu'elle se voit, en se mirant dans le reflet de son narcissisme égotique et égocentrique. Nous ne sommes ni meilleurs, ni plus mauvais que les autres, mais ce qui est insupportable, c'est notre prétention à vouloir donner des leçons de morale au monde entier.