J'y reviens encore, car chaque fois que j'entends parler d'agences de notation indépendantes çà et là, j'ai des ulcères qui me poussent dans l'estomac. Pauvre Robert Rochefort, ses oreilles vont siffler. J'aime beaucoup ce qu'il dit, mais, en la circonstance, si j'agrée une agence indépendante, je crois que ce n'est pas pour la même raison que lui...
En somme, que reproche-t-on aux agences ? Eh bien de dégrader la notation de pays criblés de dettes jusqu'à la moëlle. En somme, on leur reproche de rétablir la vérité, les traitant comme le Diable.
En réalité, ce que je pourrais à la rigueur reprocher à ces dernières, c'est d'avoir si longtemps épargné des états impécunieux et dépensiers. Si elles avaient traité les pays comme des entreprises, n'en déplaise à Robert Rochefort, peut-être n'en serions-nous pas là...
Ce qui est juste, en revanche, c'est de critiquer leur manque de rigueur sur les subprimes. Mais justement, on ne les y reprendra pas, et, du coup, elles se sont certainement décidées à ne pas prendre le risque de refaire une erreur similaire avec les États. Si crise des États il doit y avoir, au moins aura-t-elle été prévenue cette fois.
J'observe d'ailleurs que sous la menace, les États se décident à réagir. Peut-être éviterons-nous, finalement, la crise de leur endettement grâce, entre autres, à ces avertissements...