Jolie évocation de deux poètes et de leurs muses (qui étaient soeurs), dont les chemins se sont croisés à Paris au début du siècle dernier. C'est au Théâtre du Marais pour encore quelques représentations.
Si Louis Aragon ne m'était pas inconnu, je confesse mon ignorance à propos de l'oeuvre du russe Vladimir Maiakovski qu'il est intéressant de découvrir ici.
Bruno Niver a monté un spectacle précis, soigneusement éclairé, mêlant habilement théâtre, musique, chant, danse, nous plonge au coeur de la France et de la Russie des années 1910-1920, des salons moscovites aux cafés du quartier Montparnasse dans lesquels on croisait dadaistes, surréalistes et autres poètes futuristes. Narré en grande partie en russe (surtitré) par la charmante Marina Kapralova, qui se fait muse, le spectacle est riche d'extraits, parfois chantés, des oeuvres des deux auteurs.
Accompagné d'un pianiste et d'un accordéonniste, Bruno Niver interprète tour à tour Aragon et Maiakovski. Il possède un beau brin de voix. On pourra cependant regretter qu'il ne fut pas comédien (il enseigne la littérature à Moscou) car son jeu s'avère pour le moins maladroit, pour ne pas dire grossier, et c'est vraiment dommage.
Les quelques passages dansés par Olga Totoukhova complètent avec grâce un spectacle dense et plaisant, nonobstant ce travail d'acteur perfectible.
Jusqu'au 22 décembre, à 19 heures.