Depuis quelques temps, nous délaissons la matinale de France Inter...
Sous la direction des compères Hees et Val, seules quelques émissions comme Là-bas s'y j'y suis, Lenoir, Le masque et la plume ou Intersection, vestiges d'un autre temps, donnent encore l'illusion d'une radio qui parie sur l'intelligence de ses auditeurs...
Mais pour le reste...
Cette année, après avoir viré Porte et Guillon, le diabolique binôme a eu une idée de génie en confiant l'animation de la matinale à Audrey Pulvar. La susnommée bénéficie d'une image de rebelle après s'être opposée à la direction de France Télévision. Une image qu'elle monnaya un peu plus tard au mercato suivant dans le secteur privé...
Son idylle avec le sémillant et cumulard Arnaud Montebourg, lui apporte une touche glamour -tenons-nous les nouveaux Kennedy ?- ainsi qu'une judicieuse caution de gauche, synonyme d'ouverture et de pluralisme pour la direction sarkoziste de Rance Inter.
Chaque matin de la semaine, la journaliste rebelle de gôche passe les plats à ces éditocrates du Point, de Valeurs actuelles ou du quotidien libéral Les Echos... Toutefois, nous n'irons pas jusqu'à affirmer qu'elle est l'idiote utile de ces plumitifs sarkozistes puisqu'elle chronique elle-même. Sa plus buzzante intervention concernait un parfumeur raciste. Le reste du temps, les saillies verbales de la dame se limitent à l'indignation sociétale.
L'éditocrate de service du vendredi 17 décembre a réalisé le portrait à charge du coprésident du Parti de gauche. Renaud Dély, puisqu'il s'agit de lui, avait vomi une chronique, du même genre, particulièrement nauséabonde et abjecte sur le décès de Robert Barcia dit Hardy, un des fondateurs de Lutte Ouvrière.
Pour ce singe savant, Mélenchon est un révolutionnaire en peau de lapin, un faux rebelle et un tribun, débarqué tout droit du folklore de la Troisième République... qui se déguise en porte-parole de la plèbe... Le reste de l'analyse est tout aussi finement nuancé. Il finalise l'ensemble en prévoyant que le leader du parti de gauche se précipitera demain au gouvernement si le même PS, vainqueur en 2012, lui offre un strapontin.
Par ailleurs, rompre avec le PS, se présenter devant les citoyens à la tête d'une formation politique presque inconnue, unir l'autre gauche, promouvoir des idées de transformation sociale et de l'écologie politique, se désister pour le candidat de gauche le mieux placé, tout en refusant les compromissions avec le libéralisme, quitte à ne pas participer à des exécutifs dominés par le PS comme en Ile de France - caractérisent la ligne politique de Mélenchon : Dély estiment que ces éléments relèvent de la facilité, du confort individuel et du calcul politicien.
Remarquez, ce chien de garde aurait pu affirmer que Mélenchon mange des nouveaux-nés à son petit déjeuner... puisque l'intéressé n'était pas invité à se défendre ! Comme d'habitude, Dély a fait son petit numéro de justicier à la Vichinsky pour s'attaquer à l'autre gauche : l'accusation est grossière et infondée, le verdict aussi clément qu'aux temps des procès de Moscou, quant à la défense, elle n'a jamais droit à la parole !
Signalons que depuis septembre 2010, aucun représentant du Front de gauche n'a été convié dans le 6/7 et le 7/9 de Rance Inter : trop populiste..? Le front national, lui, a été invité ! Comme chez Chabot.
A vous dégouter du service public !