Le narrateur, un haut fonctionnaire européen de la commission des finances, se trouve dans un TGV qui le conduit de Bruxelles à Bordeaux pour assister au procès Papon. Celui-ci a été condamné le 2 avril 1998 à une peine de dix ans de réclusion criminelle pour crime contre l’humanité. «Certains témoins mentionnent qu’aux derniers jours du procès, la police a empêché un clown, fort mal maquillé, un auguste, de s’introduire dans la salle d’audience du palais de justice…Plus tard l’homme est revenu régulièrement sans son déguisement assister à la fin des audiences et aux plaidoiries. …Le 6 juin 42, Pétain et son gouvernement ont interdit aux juifs d’exercer la profession de comédien».Le narrateur, dont on ne connaîtra jamais le nom, déclare n’être ni juif ni comédien mais détester les clowns de toutes ses forces depuis que son père, un instituteur très estimé, négligeait sa famille et ses enfants pour aller faire le clown gratuitement partout où on le demandait. Il en avait honte tant il le trouvait ridicule. Un jour cependant son oncle entreprit de lui raconter la vie de son père pendant l’occupation allemande lorsque ensemble ils accomplissaient des actes de sabotage et se sont retrouvés pris en otages dans une sorte de puits gardé par un drôle de soldat ennemi qui les faisait rire même aux pires moments. Plusieurs fois ils subirent l’horreur d’un semblant de mise à mort jusqu’au jour où quelqu’un mentit en se dénonçant comme le coupable de ce dont on les accusait.Ce passage est magnifique! Un pan de son histoire familiale se dévoile alors. C’est très fort et très surprenant.
Ce livre de seulement une soixantaine de pages m’a beaucoup plu par son originalité sur un sujet pourtant souvent traité. J’ai pris plaisir à sa lecture peut-être un peu trop rapide cependant ! Ce n’est pas tout à fait un coup de cœur mais presque.
Un film tiré de ce récit a été réalisé par Jean Becker en 2003, avec Jacques Villeret; André Dussolier, Thierry Lhermitte, Benoît Magimel, Suzanne FlonManu l’a bien aimé également Claudialucia a aimé la pièce vue au Festival d'Avignon 2010Un CD est disponible avec André Dussolier comme lecteur.Effroyables jardins de Michel Quint (Editions Joelle Losfeld, 2000, 63 p)