A l’époque où Guillaume le Conquérant fut couronné roi d’Angleterre, l’actuel territoire écossais était divisé en deux royaumes. A l’ouest, Sudorey (composé des Highlands, des îles Hébrides intérieures et extérieures) était sous contrôle du roi viking Godred Sigtryggson, vassal du roi de Norvège. A l’est, se trouvait l’Ecosse, gouvernée par le roi Malcolm III, subordonné aux codes ancestraux gaels.
En Ecosse, les dirigeants (du chef de clan au roi) étaient nommés par des électeurs et grands électeurs. Le droit du sang ne prévalait pas sur les qualités humaines. Si un chef ou un roi ne satisfaisait pas à sa charge, il pouvait être destitué. Son rang étant inférieur ou égal à celui d’un magistrat, il était attaqué en justice s’il ne se conformait pas à la loi.
Quant aux terres arables, celles-ci appartenaient collectivement aux membres des clans (pasteurs, paysans, artisans à qui étaient dévolues les fonctions productives). Chaque famille avait droit à une parcelle dont elle pouvait jouir pendant deux à trois ans, au terme desquels elle rendait le terrain pour en recevoir un autre en échange. Les montagnes, les forêts, les marais étaient des biens communs où tout membre d’un clan avait droit d’affouage et de chasse.
Quand les premiers capitaines normands du roi Guillaume d’Angleterre s’installèrent en Ecosse, ils s’exemptèrent des codes gaels et reproduisirent sur leur domaine le système féodal à la Française. Ils fondèrent des seigneuries avec châteaux, métairies et fermages, puis développèrent le commerce avec l’Angleterre. La plupart de ces capitaines étaient jeunes, entreprenants et bien armés, ils semblaient incarner la modernité. Tout naturellement, leur popularité et leur influence grandirent dans le royaume. Les Ecossais de souche se mirent à parler français, à porter des chausses ou des braies. A la cour d’Ecosse, on s’intéressa aux principes de la propriété, ainsi qu’à la suzeraineté / vassalité.
Le royaume d’Ecosse fut converti à la féodalité avec le mariage de la fille aînée du roi Malcolm III avec le fils cadet de Guillaume le Conquérant, en 1100. Grâce à cette alliance, le commerce avec l’Angleterre s’intensifia, occasionnant des échanges non seulement en français mais aussi en langue anglaise.
C’est ainsi que deux siècle plus tard, les Ecossais parlaient anglais, et se soumettaient à une hiérarchie féodale comparable à celle de l’Angleterre.
Quand, à la signature du traité de Perth, le royaume Sudorey perdu par la Norvège, fut rattaché à l’Ecosse, Highlanders et Lowlanders, pourtant de même origine Scot (ancienne tribu d’Irlande), accusaient de profondes différences. Les Highlanders, qui habitaient une terre sauvage, parlaient une mixtion de gaélique et de norrois, portaient le plaid et suivaient les lois claniques gaelles, furent aussitôt considérés comme des arriérés ou des barbares.
A présent, nous pouvons nous interroger sur la dégradation des relations entre l’Ecosse et l’Angleterre. Les raisons sont suffisamment complexes pour ne pas vous demander d’y répondre. Je me contenterai de la question suivante :
Devinette historique:
En 1295, l’Ecosse et la France signaient un traité d’alliance. Comment s’appelait-il et que concernait-il ?
P.S. : puristes et amoureux de l’Ecosse, pardonnez mes raccourcis historiques. Mais il est guère facile de résumer deux siècles en moins de 3 500 signes.
Répondre à la devinette historique…