Le centre c’est un peu comme le pied d’un arc-en-ciel. C’est joli et attirant mais ça reste une illusion d’optique, impossible à toucher du doigt. Jean-Louis Borloo est sans doute déçu de s’être fait souffler Matignon par François Fillon mais il espère que ce n’est que partie remise. Son principal atout incarner un centre ancré à droite.
L’ancien avocat d’affaire s’est mué en tête de gondole pour vendre sous une autre marque que l’UMP du Sarkozy. Les centristes devraient se méfier. L’arrivée de l’ancien ministre dans leurs rangs a les allures d’un Cheval de Troie offert sur un plateau par l’Elysée.
Hervé Maurey, sénateur et secrétaire général adjoint du Nouveau Centre ne cache pas sa méfiance regrettant dans un communiqué que l’ex-ministre ait choisi de rejoindre le groupe UMP en apparenté plutôt que de faire le choix de l’indépendance.
La journaliste Françoise Fressoz décrypte la stratégie attrape-tout de Nicolas Sarkozy qui repose sur trois personnalités : François Fillon, Jean-François Copé, et Jean-Louis Borloo. Nicolas Sarkozy ne fait là que développer la première partie de son plan de campagne qui consiste à s’assurer de la réunion sous sa bannière de l’ensemble de la droite classique. Ce triptyque insolite et imprévu il y a quelques mois repose également sur le principe efficace de diviser les prétendants pour mieux régner.
Borloo, combien de divisions ? Très peu pour l’instant mais on lui prête le désir de fédérer les centristes. L’objet du grand dîner Républicain organisé par l’ex-numéro deux du gouvernement a constitué un appel du pied à l’égard de nombreuses personnalités.
Partie du gouvernement avec, à défaut de bilan sa popularité en bandouillère, Rama Yade a sauté sur l’occasion. La nébuleuse Borloo-centriste est totalement compatible avec son discours sans fond censé incarner l’aile gauche de l’UMP. Le Parti radical est le seul avenir politique pour une jeune femme ambitieuse qui convoitait un poste de secrétaire général de l’UMP refusé catégoriquement par Jean-François Copé. La conseillère municipale de Colombes, absente 5 séances de suite, n’entend pas mettre les mains dans le cambouis mais user de sa plastique pour devenir la communicante des Valoisiens et continuer ainsi à exister médiatiquement à travers le ministère de la parole.
Fadela Amara pourrait toutefois constituer le caillou dans la chaussure de l’ex benjamine du gouvernement. L’ex-secrétaire d’État à la Ville et soutien de son “pote” Jean-Louis Borloo, dans la course à Matignon se rêve selon Le Point l’une des porte-parole de la confédération des centres à laquelle travaillent Jean-Louis Borloo et le patron du Nouveau Centre Hervé Morin.