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Statistiques américaines

Publié le 17 décembre 2010 par Toulouseweb
Statistiques américainesL’industrie aérospatiale U.S. se porte bien.
Il suffit d’un coup d’œil rapide aux statistiques de l’Aerospace Industries Association of America pour mieux comprendre l’intéręt soutenu des politiques américains pour le secteur aérospatial : il assure 620.000 emplois directs et apporte un solde net positif de plus de 53 milliards de dollars ŕ la balance commerciale. Aucun autre secteur manufacturier ne peut avancer des chiffres comparables.
Les élus U.S. sont attentifs, concernés, ŕ commencer par ceux qui représentent les régions qui bénéficient de cette manne économique. Ils se battent jour aprčs jour, ce qui explique la surenchčre qui, fréquemment, accompagne les commentaires consacrés ŕ la rivalité Boeing-Airbus. On peut aussi le vérifier, si besoin est, dans le cadre de l’interminable affrontement sur les aides étatiques face ŕ l’Organisation mondiale du commerce et, bien sűr, ŕ propos du choix du nouveau ravitailleur en vol de l’USAF.
L’AIA publie sans attendre ses statistiques 2010, lesquelles font apparaître des ventes en légčre progression et, remarque la directrice générale du groupement, Marion Blakey, une enviable stabilité alors que la conjoncture vient pourtant de traverser des moments difficiles. En d’autres termes, le secteur aérospatial fait partie, plus que jamais, des joyaux de l’Union. Son chiffre d’affaires, 216,5 milliards de dollars, est resté stable malgré des vents contraires tandis que les prises de commandes ont bondi de 20%.
L’analyse du carnet de commandes est instructive dans la mesure oů il atteint le montant respectable de 419 milliards. Ce niveau enviable est largement le fait des avions civils, au nombre de 3.400 d’une valeur de 258 milliards. En clair, Boeing pčse de tout son poids sur l’ensemble du secteur, alors que l’aviation privée et d’affaires poursuit sa descente aux enfers (ŕ peine 1.158 avions livrés cette année).
Dans le męme temps, les importations aérospatiales des Etats-Unis oscillent aux environs de 27 milliards et sont civiles pour l’essentiel, notamment des Airbus achetés par des compagnies aériennes américaines. La confirmation, si besoin était, que le duopole Boeing-Airbus est omniprésent. Cette rivalité pourrait encore gagner en importance dans la mesure oů les contraintes budgétaires du Pentagone pourraient réserver de mauvaises surprises au complexe militaro-industriel. Une expression passée de mode, certes, mais qui correspond toujours ŕ une solide réalité. Au passage, on s’interroge sur le sort du Lockheed Martin F-35, alias Joint Strike Fighter, dont les coűts ne sont pas maîtrisés, pas plus que le calendrier des livraisons.
Bien entendu, les analystes financiers ne regardent que la Ťbottom lineť, celle qui donne le bénéfice net, exprime le taux de rentabilité, puisque, pour beaucoup, tel est le but du jeu. Tout se résume alors ŕ un Ťpeut mieux faireť exprimé sur un ton de légčre déception : le bénéfice net du secteur correspond ŕ 6,8% de son chiffre d’affaires alors que la moyenne nationale atteint 8,4%. Dans un pays dominé par le retour sur investissement, c’est évidemment médiocre. Pourtant, l’industrie aérospatiale américaine revient de loin, sa rentabilité étant moitié moindre il y a une vingtaine d’années.
Reste le fait qu’elle conserve une position dominante solide, des atouts technologiques enviables et que rien ni personne ne semble en mesure d’ébranler sa tranquille assurance.
Pierre Sparaco - AeroMorning

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