C'est quand même très impressionnant. Les autorités sanitaires, en matière de prévention des risques cardiovasculaires, devraient se pencher sur la question : elles trouveraient en effet un remarquable terrain d'études.
Et quel terrain ! Celui de nos plus vaillants et compétents gestionnaires de la faune sauvage en particulier et de la biodiversité (lâchers de faisans et de lapins par milliers par exemple) en général...Je parle, c'est entendu, de la racaille des talus.
Ce qui est remarquable ? C'est la fréquence des arrêts cardiaques au cours d'une partie de chasse.
N'y allons pas par quatre chemins : ça dépote à toute vibure !
Aucun, tu entends, aucun autre loisir, ne peut se targuer d'avoir autant de membres victimes de troubles du rythme cardiaque en pratiquant sa passion. Ni le bridge, ni l'équitation, ni le théâtre, ni la chorale...
A quoi est-ce dû ? Au vieillissement de cette population si typique qui lui fait souvent confondre buse variable et perdrix, chien et renard ? A des cholestérolémies systématiques ? Des arthéroscléroses à grande échelle ?
Une chose est certaine : les viandards présentent plus que n'importe quel groupe des facteurs de risque.
Picole et alimentation carnée à outrance ? Avachissement et sédentarité couplés à une propension à bouffer trop gras ? Mauvaise hygiène de vie ?
Quoiqu'il en soit, c'est trop tard. C'est à une génération perdue que l'on a affaire.
Et comme il n'est pas question d'installer des défibrillateurs sur chaque bosquet ou au milieu de chaque feuillu du territoire, regardons le train passer.
Le jeudi 16 décembre, à Manigod (Haute-Savoie), un tueur de l'aube (50 balais) a fait un malaise cardiaque au cours d'une partie de chasse.
Le peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix a dû rappliquer. Il est dans un état grave (pas le peloton, le viandard !).