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Le mécénat français.

Publié le 17 décembre 2010 par Edelit @TransacEDHEC

Le mécénat est défini comme le « soutien matériel apporté, sans contrepartie directe de la part du bénéficiaire, à une œuvre ou à une personne pour l’exercice d’activités présentant un intérêt général », d’après l’arrêté du 6 janvier 1989. Le mécénat peut être en numéraire, en nature, ou en compétences.

Economiquement, le mécénat est une pratique de grandes entreprises et de fondations: par exemple, Vinci a restauré la galerie des glaces à Versailles moyennant la bagatelle de 12 millions d’euros. General Electric s’est associé aux Eurockéennes de Belfort en 2006. Au niveau local et régional, la participation des PME et des collectivités locales s’élève pourtant à 37%. Globalement, en 2008, en France, le mécénat des entreprises de plus de 20 salariés était évalué à 2,5 milliards d’euros, dont 40% à destination de la culture, soit 44% des contributions financières du ministère de la Culture.

Les motivations des entreprises sont nombreuses : en dehors de l’homme d’affaire type qui aurait voulu être un artiste, l’avantage fiscal arrive en tête: la loi Aillagon de 2003 autorise 60% de déductibilité fiscale des dons effectués pour le mécénat d’entreprise dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaire. Cependant, si cette limite est dépassée, il peut y avoir un report au titre des cinq exercices suivants. Les gains en termes d’image et de reconnaissance pour les entreprises concernées sont tout aussi considérables : ainsi le mécénat des entreprises est soigneusement choisi. Le risque majeur est de confondre mécénat et sponsoring, au but commercial avoué.

Cependant, le mécénat d’entreprise reste un des ressources les plus faibles du secteur culturel : au-delà, on trouve le mécénat individuel, qui passe par les legs ou les dons : le 18 février 2010, Frédéric Mitterrand a signé l’acquisition d’un ensemble de manuscrits de Casanova, témoignage fondamental de l’Europe des Lumières, pour la BnF, dont le financement est dû entièrement à un anonyme. De façon innovante, plusieurs plateformes web mettent en relation des associations et des entreprises, comme Koeo pour le mécénat de compétences, ou bien Mecenova.

Historiquement, le terme « mécénat » vient du nom de Caius Cilnius Maecenas, homme politique proche d’Auguste, et protecteur des arts et des lettres dans la Rome Antique : Virgile et Horace ont bénéficié de son appui. Plus tard, après le mécénat des princesses médiévales come Mahaut d’Artois, la Renaissance voit le renouveau du mécénat : outre les Médicis et les Arti à Florence, le banquier siennois Agostino Chigi soutient des artistes et des écrivains comme Giulio Romano et Raphaël. Le XXè siècle marque une nouvelle ère du mécénat aux Etats-Unis et en Europe, avec les Rothschild, les Camondo, Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent… Dans les années 60, l’influence du cabinet d’André Malraux permet la création de la Fondation de France, puis celle de l’Association pour le développement du mécénat industriel et commercial en 1979. L’importance du mécénat a aujourd’hui évolué : l’Etat ne suffit plus, c’est un besoin fondamental de la vie culturelle française. Le ministère de la Culture a même créé le Cercle des mécènes, à la composition plutôt surprenante : en 2009, on trouve par exemple l’Aga Khan, la Caisse des dépôts et Consignations, fondée en 1816 sous Louis XVIII, mais aussi la Société Générale, pas spécialement connue pour son soutien à toutes les formes de la musique classique.

DR


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