Bilan de l’année 2010 – Paris sportifs en ligne: moins de sous que de soucis, selon l’AFP

Publié le 17 décembre 2010 par Tournoispoker

Mi-2010, la France s’ouvrait à la concurrence dans le secteur des paris sportif en ligne… Six mois plus tard le constat est plutôt morose en terme de retombées financières alors que les préoccupations, notamment en matière de risques d’addiction et de corruption demeurent, constate l’AFP.

Ni les opérateurs, qui fonctionnent désormais en toute légalité, ni les organisateurs de compétitions, qui au terme de la loi française perçoivent de leur part une taxe baptisée « droit au pari » équivalant à environ 1% des mises, ne tirent de juteux bénéfices d’un marché créé du néant dans le but de lutter contre l’offre illégale.

Fin novembre, au terme de six mois d’activité, 350 millions d’euros avaient été misés sur internet sur des compétitions sportives – dont 57% sur le football et 23% sur le tennis. C’est moins qu’attendu, avec en outre un montant des mises en constante baisse depuis l’ouverture du marché six mois plus tôt. Bien loin également des quelque 2,6 milliards misés sur le poker.

A tel point que plusieurs sites, sur les 15 retenus par l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) pour proposer des paris sportifs, s’indignaient fin novembre contre la fiscalité selon eux abusive imposée par l’Etat français et le taux de retour aux parieurs trop bas. Et brandissaient la menace d’un retour de l’offre illégale circonscrite, selon l’estimation de l’Arjel, à quelque 10% depuis la libéralisation.

En France en effet, une taxe de 7,5%, (contre moins d’1% dans certains pays) qui finance en partie le budget du ministère des Sports via le Centre national pour le développement du sport (CNDS), est alourdie par l’impôt sur le droit au pari (environ 350.000 euros pour 6 mois en 2010) et la contribution obligatoire à un centre de lutte contre l’addiction.

L’addiction, qui semble une moindre menace pour les paris sportifs que le conflit d’intérêt ou même les risques de corruption. A tel point que le ministère des Sports a chargé le président de l’Arjel, Jean-François Vilotte, d’une « mission de prévention et de lutte contre l’atteinte à la sincérité des compétitions sportives. »

« Les paris sportifs n’ont pas créé la corruption mais ont multiplié le nombre de ceux qui ont un intérêt économique à falsifier la compétition » estimait M. Vilotte dans un entretien à l’hebdomadaire Le Point en novembre. Ainsi, un décret interdisant directement ou indirectement à des organisateurs de compétitions de proposer des paris sur celles-ci devrait contrarier toute velléité de tricherie. De même qu’il est interdit à la plupart des sportifs et à leur entourage de parier sur leur propre sport.

Car les exemples sont nombreux de confusion des genres: de nombreux clubs de football travaillent en partenariat avec des sociétés de paris, des medias, chaînes de télévision ou journaux, comme Canal Plus ou l’Equipe, organisent et commentent des compétitions tout en proposant leur propre site de paris. Une tentation qui devrait bientôt ne plus exister.

Source: Le Temps (qui reprend l’AFP)


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