Chaque année sortent des centaines et des centaines de disques différents, dont on a le temps d'écouter qu'une partie. Beaucoup nous laissent indifférent, certains nous étonnent et quelques uns nous accrochent, pour quelques jours, de longs mois, voire plusieurs années. Voici donc le classement des 50 albums qui m'ont accompagné tout 2010. Les places : 35-31.
KidB
31 - Tricky :
Mixed Race
Le retour en forme se confirme pour Tricky. Après le déjà très bon Knowle West Boy sorti en 2008, le Britannique va droit à l'essentiel avec Mixed Race, soit dix chansons d'une durée dépassant rarement les trois minutes et brassant un spectre musical des plus larges flirtant avec l'électro, le rock, la world music et la pop. Tricky y replonge de manière touchante dans ses racines britanico-jamacaïne et son adolescence passée pas loin de petits voyous. Un des plus passionnants citoyens du monde.
32 - Chew Lips :
Unicorn
Trio électro-pop, Chew Lips a fait le choix payant pour son premier album Unicorn de s'éloigner des dancefloors pour proposer une musique plus longue en bouche. Celle-ci se construit donc autour du charisme de la chanteuse Tigs et de productions très fines, délaissant le côté froid des machines pour aller vers d'entêtantes mélodies presqu'un peu soul. Si on ajoute à cela quelques refrains bien sentis, on finit avec une des belles révélations de cette année.
33 - The Roots :
How I Got Over
Autre bel exemple d'un rap parti s'ouvrir ailleurs comme par peur d'étouffer : The Roots. Avec How I Got Over, le génial groupe de Philadelphie fait une nouvelle fois la démonstration de son intelligence, de sa maîtrise instrumentale et de la force de son flow. C'est ici le piano qui vient apporter un peu de douceur à un disque touchant de fragilité comme sur ce "Dear God 2.0" porté par la voix de Jim James de My Morning Jacket. On ne s'en est pas encore totalement remis.
34 - Trentemoller :
Into the Great Wide Wonder
En 2005, son premier album The Last Resort avait marqué les esprits de nombreux amateurs de musique électronique. Cinq ans plus tard, Into The Great Wide Wonder de Trentemoller suit exactement le même chemin. Entre-temps, la musique, elle, a bien évolué. Moins pur et dur, le Danois dessine ici des paysages bien en chair aidé sur une partie des morceaux de guitares et de voix féminines sensuelles. Envoûtant.
35 - Wild Nothing :
Gemini
Bienvenue dans l'univers sensible de Jack Tatum, alias Wild Nothing. Sur son premier album Gemini, l'Américain se fait orfèvre d'une pop sombre et cotonneuse, parfaite pour accompagner nos longues nuits d'insomnie. On s'y arrête au détour d'une mélodie pour jouer du xylophone. On y tape dans les mains avant d'enchaîner sur une comptine électronique. Un doux foutoir qui à écouter de jour est très bien aussi.