Ce tableau de Pierre Révoil, situé au 2e étage de l’aile Sully (salle 57), illustre un épisode de la vie de Bayard. En février 1512 il participe au siège de Brescia en Italie, blessé d'un coup de pique, il est soigné chez des bourgeois dont il avait sauvé la maison du pillage.
Il combat à diverses reprises en Italie (révolte de Gênes en 1507 ; siège de Brescia en 1512) puis, à partir de 1513, en Picardie. Il fut capturé à plusieurs reprises mais, respecté de ses adversaires, toujours libéré sans avoir à verser de rançon. En 1515, il joua un rôle déterminant dans la victoire de François Ier à Marignan après avoir obligé Charles Quint à lever le siège de la forteresse de Mézières. L’image que nous avons retenu de nos manuels scolaires est bien sûr celle de cette fameuse bataille de Marignan où le roi François Ier, alors âgé de vingt ans, se serait fait adouber par celui qui était considéré comme le meilleur des chevaliers. Malheureusement l’épisode n’eut sans doute jamais eu lieu car il est rapporté des années plus tard, en 1525, dans un ouvrage dont le but politique avoué était de redorer l’image de la monarchie après la défaite de Pavie.
L'admiration suscitée par le chevalier Bayard, à la fois de son vivant et longtemps après sa mort, peut être rapprochée de celle de Bertrand du Guesclin dont je vous parlais ici. Il laisse le souvenir du parfait chevalier, qui sait non seulement combattre avec talent, mais aussi défendre le peuple, et s'opposer aux pillages et aux exactions.
Pour en revenir au tableau on voit le chevalier en convalescence dans le décor Renaissance de la maison (lit à baldaquin, tentures, ….) typique de l'art "troubadour" de Révoil. Ses armes et son armure sont sur le sol de la chambre, les deux filles de la maison et deux servantes le distraient par la musique et la lecture. Je constate que Bayard ne semble pas apprécier d’être en si charmante compagnie (dommage, dommage….). Il s’ennuie, lève les yeux au ciel, rêve peut être à de futurs combats.
Bayard mourra douze ans plus tard, en 1524, âgé de 49 ans, sur un champ de bataille d’Italie.