Les communes et les collectivités vont-elles mourir ?
Les dispositions fiscales du gouvernement avec la nouvelle loi de finances sont fidèles à l'agression capitaliste contre la démocratie. Le transfert des richesses vers le capital au détriment des collectivités se confirme. Le problème c'est qu'il y a encore des élus bien crédules qui pensent que même si c'est une mauvaise politique, le système va perdurer et que les collectivités pourront de toute façon s'en sortir ! Ou bien ces élus s'illusionnent ou bien ils mentent. Même avec une gestion saine de sa collectivité un maire ou un président de communauté va se trouver devant des choix dramatiques entre augmenter les impôts, emprunter toujours plus et dépendre davantage du capital ou encore licencier du personnel. Car la réduction des dépenses publiques imposée par les chiens de garde du système va mener à la catastrophe redoutée. Plus cette politique se développe et plus les élus vont devoir choisir leur camp : ou bien accompagner le capitalisme ou bien le combattre ! Les populations peuvent déjà juger. Lors d'un récent conseil communautaire les élus de l'agglomération ont annulé une de leur délibération concernant la politique d'abattement sur la taxe d'habitation sur de simples affirmations d'un courrier d'un ministre garantissant des dispositions fiscales moins drastiques que prévues et évoquant un amendement sans en préciser la teneur avant même que celui-ci ne soit voté par l'assemblée nationale. Consternant ! L'assemblée a estimé que par précaution il vallait mieux suivre les affirmations du ministre plutôt que de risquer de se voir priver de recettes si elle maintenait sa délibération en faveur de plus de justice fiscale pour les familles. Autrement dit elle a cédé au chantage de ceux qui opèrent quotidiennement le transfert de la richesse publique vers l'accumulation capitaliste. Seuls les trois élus communistes de Creil, Habib Abba-Sidick, Fadhila Kezzoul et Jean-Paul Legrand se sont abstenus pour mettre en garde contre de telles méthodes anti-démocratiques que le pouvoir use contre les collectivités. Nous en reparlerons dans quelques semaines au moment de la préparation des budgets, et puis ensuite lors de la réception des feuilles d'impôt. Une chose est sûre : la situation va s'aggraver encore. L'explosion sociale et politique qui risque d'en résulter surprendra peut-être des responsables politiques et des élus qui restent enfermés dans des schémas de pensée d'une autre époque. A force de refuser de voir la réalité, de ne pas écouter les gens, ceux qui détiennent le pouvoir hurleront au chaos lorsqu'ils sentiront la terre s'échapper sous leur pieds. L'histoire a montré que des dirigeants sourds aux souffrances d'un peuple paient un jour le prix de leur mépris. Indubitablement, il va falloir choisir son camp ! Ce n'est pas celui de la gauche contre la droite comme on voudrait nous le faire croire pour piéger les citoyens dans des élections présidentielles qui verrouillent totalement la démocratie en donnant énormément de pouvoir à un seul homme, non le camp dont il s'agit c'est celui d'un peuple tout entier contre une classe dominante parasitaire qu'il faut chasser du pouvoir d'Etat et de la direction des grands secteurs de l'économie pour la remplacer par la classe de ceux qui vivent de leur travail et de leur création.