Il pensait transférer une demande à un ami. Manque de bol, il a envoyé l'e-mail au recruteur. Un petit bijou de plantage comme on en voit rarement.
L'e-mail est un outil merveilleux. Dans le monde professionnel, il rend des services tels qu'on se demande comment on faisait pour communiquer à l'époque de l'enveloppe en papier et du télécopieur. Et pour les recrutements, il permet à tout le monde (candidats comme employeurs) de gagner du temps, d'échanger un paquet d'infos pour mieux se connaître avant l'entretien. Oui mais parfois l'e-mail peut jouer de vilains tours quand on a la tête ailleurs.
Hier, je reçois un CV de candidat au poste de développeur Web. Le CV est bon mais apparemment il a des lacunes côté PHP. Pour vérifier, je lui envoie notre questionnaire technique qui vise à mesurer, à la louche, les points forts et les points faibles de chaque candidat dans différents domaines. Le questionnaire vise large (HTML, Javascript... et PHP) : on n'attend pas un sans faute mais un profil personnalisé. Quelques minutes après, je reçois un e-mail en réponse à ma demande. Le seul souci, c'est que, apparemment, ce message ne m'était pas vraiment destiné. Il dit :
Hamid, tu me fais le PHP STP ?
Grillé ! Voilà, cela accélère le processus de recrutement finalement : poubelle direct. Au lieu d'admettre ses lacunes, il préfère déléguer le test de recrutement à un ami ou collègue. Au suivant ! Mes collègues m'ont suggéré de lui demander les coordonnées de ce Hamid qui est si fort en PHP. C'est peut-être lui notre perle rare.
Je suis plutôt compréhensif avec les candidats du moment qu'ils sont honnêtes sur leurs manques. Mais il y a des choses à ne pas faire, des choses qui rendent plutôt méchant. Là par exemple, j'adorerais voir la tête qu'il a faite lorsqu'il a découvert qu'il s'était planté. Gros yeux exorbités, sueur froide, moment de panique, juron de circonstance... En fait non. Si j'étais vraiment méchant, je donnerais son nom et je le diffuserais pour qu'il soit tricard chez tous les recruteurs. Mais je ne le ferai pas.
J'imagine que vous avez tous des bourdes de ce style à raconter. Lâchez-vous, on est entre nous.