Sans grande surprise, la Cour de Cassation a refusé définitivement l'enregistrement de la candidature de Vladimir Boukovski à l'élection présidentielle russe du 2 mars 2008. L'ancien dissident soviétique a déclaré dans une interview à Radio Svoboda que ses avocats réfléchissaient à l'opportunité de porter l'affaire à la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg. Il confirme également son soutien au seul candidat de l'opposition démocratique, Mikhaïl Kassianov. Si ce dernier le lui demande (après acceptation de sa candidature), il pourrait s'investir fortement dans sa campagne.
A la question "Comprenez-vous pourquoi la Russie va élire si docilement Poutine ou son successeur ?", il répond que l'on ne peut pas parler réellement d'élections, quand on voit l'absurdité des élections parlementaires de décembre 2007, qui ont rappelé certaines œuvres de Beckett ou Kafka. "Quand les gens sont forcés de photographier leurs bulletins de vote et de les présenter sur leur lieu de travail ou d'études, quand en Ingouchie il s'est révélé que plus de la moitié des gens n'ont pas voté, mais qu'officiellement il y a plus de 98 % de votants, il est clair que l'on a dépassé quelques limites. Comment peut-on parler d‘élections ? Il faut que la société trouve en elle-même les forces de résister au régime dictatorial actuel."
Selon lui, la résistance dans le pays grandit, peut-être plus lentement que les forces de l'opposition le souhaiterait. Mais cela s'explique par les décennies de régime soviétique, qui ont privé les gens d'initiative, et par les répressions assez féroces qui ont fait naître une certaine frayeur.
Vladimir Boukovski oublie aussi l'indifférence d'une société pour laquelle l'augmentation de son pouvoir d'achat et un accès gratuit à l'éducation et aux soins est plus importante qu'une libre expression de ses choix.
Верховный суд окончательно отказал Буковскому в регистрации