C'est par le procédé de la carbonisation et de la distillerie, branche méconnue de la chimie, que l'on obtient 4 grandes familles de produits : le charbon de bois, les goudrons, les pyroligneux et les gaz combustibles. Si nous chauffons du bois en vase clos, il ne se produit plus de flamme (carbonisation) mais des vapeurs s'échappent. Si nous envoyons ces vapeurs dans un serpentin que l'on refroidit (comme pour l'eau de vie de pays, pour moi ce sera une mirabelle !) nous recueillons des liquides divers et variés suivant la température atteinte.
Aujourd'hui, un horizon va s'ouvrir dans l'utilisation chimique du bois. En effet, coule des cornues un bien aussi précieux que la pierre philosophale : le carburant.
Ainsi dans son ouvrage, l'homme et la forêt, Pierre Deffontaine, avec une vision prédictive, écrivait :
" Mais il semble que le principal horizon de la carbonisation du bois est dans la recherche d'un carburant végétal pouvant remplacer un jour les pétroles dont les quantités s'épuisent rapidement. Il est à prévoir que ce sera de plus en plus au règne végétal qu'on s'adressera comme source de carburant, car la plante est seule parmi les êtres vivants capables de fixer le carbone ; elle est le meilleur agent pour récupérer l'énergie captée au soleil. On possède maintenant des fours mobiles à carboniser qui faciliteront les progrès de la distillation dans les colonies. Il semble bien d'ailleurs que les produits forestiers ne seront pas les seuls végétaux à participer à la fabrication des carburants, et que les plantes oléagineuses notamment sont appelées à fournir un très utile concours. L'ancienne et stable exploitation des forêts par les petits usages locaux a fait place à une exploitation très scientifique, plus raisonnée mais aussi plus tourmentée, plus aléatoire même. "
Ce livre est paru en ... 1933 !
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