Les bourses d’écriture délivrées par le Centre National du Livre sont destinées à des « auteurs d’expression française dont le caractère professionnel est déjà attesté par des publications à compte d’éditeur. » Les critères d’éligibilité sont divers mais l’un d’eux a retenu mon attention : « pour les romanciers, justifier d’un ouvrage publié en langue française à compte d’éditeur et à plus de 500 exemplaires. » Ayant un doute sur la notion exacte d’exemplaires, je prends contact avec le bureau des auteurs du CNL.
La réponse est claire : il s’agit d’un tirage de 500 exemplaires au moins et en une seule fois. Ma seconde question l’est tout autant : comment peut-on parler de tirage dans l’édition numérique qui pratique également les contrats à compte d’éditeur ? C’est assez simple malheureusement. Le CNL ne considère pas les livres numériques comme des livres. Autrement dit, un auteur de livres numériques ne peut pas demander de bourses d’écriture. Il va sans dire également, pour l’avoir demandé, qu’un auteur papier ne peut pas solliciter de bourses pour un projet d’écriture numérique. Non, l’édition numérique n’existe pas au CNL en ce qui concerne les bourses d’écriture.
Pourtant les missions de cette institution, qui s’appelait jusqu’en 1993 Centre National des Lettres (nom qui avait le mérite de ne pas s’attacher au support), telles que définies par le décret du 19 mars 1993, sont claires. Il s’agit entre autres « d’encourager tous les modes d’expression littéraire et de concourir à la diffusion, sous toutes ses formes, des œuvres littéraires ».
J’ose espérer qu’il ne s’agit que d’un retard d’adaptation, dû aux lenteurs de l’administration, mais à l’heure où le marché du livre numérique en France tend à se développer, il est dommage de ne pas permettre aux auteurs, à travers des aides financières, d’y participer encore plus.
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