Cette source, donc, quelle est-elle ? On est tenté d'écrire qu'il s'agit du parcours habituel : un enfant né sous X et volontairement abandonné par une mère dont l'équilibre mental semble avoir été assez fragile, le passage dans une famille d'accueil où, par exception, le petit se retrouve choyé et à laquelle la DDAS s'empresse de l'arracher pour le faire adopter par un couple de quadragénaires bien intentionnés certes mais qui commettent déjà l'erreur de remplacer le prénom de "Didier", seul "don" fait par la mère à l'enfant qu'elle s'apprêtait à abandonner, pour celui de "Nicolas." Partisans de la vérité - qui les blâmera ? - les Cocaign révèlent assez vite à celui qui est devenu leur fils l'histoire qui fut la sienne avant d'arriver chez eux. L'enfant, comme on peut s'y attendre, est choqué, peiné mais, comme il le fait remarquer à l'époque, "l'important, c'est qu'on s'aime."
Oui, Nicolas est aimé, choyé même (voire un peu trop), et ceci bien que ses parents adoptifs soient peu démonstratifs. Dès qu'il manifeste ses premiers troubles de la personnalité, immédiatement étiquetés comme comportement hyperactif, le couple Cocaign entreprend le terrible parcours du combattant que connaissent tant de parents avec des enfants qui, pour leur part, leur sont bel et bien alliés par le sang : psychologue scolaire, psychologue indépendant, réunions diverses, etc, etc ... Comme ils sont assez aisés, ils tentent à peu près tout pour "aider" Nicolas : stages dans des centres équestres pour s'occuper des chevaux - que l'enfant, puis l'adolescent, semble adorer - etc, etc ...
Mais rien n'y fait. Lentement, mais sûrement, Nicolas se fraie son chemin d'abord vers la marginalité, ensuite vers la petite délinquance. Il s'abrutit à l'herbe, évite soigneusement la coke - une drogue qui ne favorise ni les longues journées à ne rien faire, ni les interminables palabres creux - ignore l'héroïne, s'abandonne à des pulsions sexuelles qui, depuis son adolescence, relèvent visiblement de l'excès, fantasme sur le sado-masochisme, puis le met en pratique avec la mère de sa fille, se passionne pour le satanisme, veut se faire tatouer les cornes de Satan sur la tête (!!) - le tatoueur ayant refusé, il opte pour un crâne - bref, il file plein vent à la dérive. ( Asuivre ...)