Encore une fois, les pauvres lecteurs de journaux et de magazines sont privés de leur "drogue" quotidienne. Les kiosques - dont une bonne partie a disparu ces dernières années - et la Presse, qui pâtit déjà des nouvelles habitudes des lecteurs, sont lourdement pénalisés. Et où se situe le blocage ? Une nouvelle fois aux ex-NMPP, rebaptisées PRESSTALIS, la société qui approvisionne les kiosques de la capitale, une entreprise détenant le quasi-monopole de l'approvisionnent des journaux à Paris et dont les conditions tarifaires sont hors marché. La société perd pourtant 2 millions d'euros par mois. Que dit l'AFP à ce sujet (je cite) :
"Compte tenu des conditions dont bénéficient les salariés affiliés au syndicat du Livre, les prestations logistiques proposées par Presstalis coûtent beaucoup plus cher que celle d'une plate-forme classique, selon le rapport remis par Bruno Mettling en avril dernier à la demande du gouvernement.
Selon différentes sources syndicales et patronales, le salaire moyen des personnels ouvriers des messageries se situe dans une fourchette de 4.500 à 5.000 euros mensuels sur 14 mois pour environ 32 heures hebdomadaires et près de 10 semaines de congés annuel."
Vous avez bien lu : un salaire moyen de cadre bien payé, des indemnités de départ qui se chiffrent en centaines de milliers d'Euros (sans doute cette grève fera-t-elle encore monter les tarifs), et bien entendu, une restructuration drastique (une de plus) d'autant plus douloureuse que renoncer à ce type de job doit être très difficile. Mais néanmoins, quelle entreprise pourrait survivre dans ces conditions ? D'autres messageries de Presse appliquent des conditions moins élevées, certains très grands journaux se débrouillent autrement, qu'on le veuille ou non, c'est la loi du marché. On va ainsi droit dans le mur, comme, en d'autres temps, ce qu'on a appelé le syndrome du Parisien Libéré.
Mais la facture sera lourde pour tout un tas de gens qui n'ont rien à voir à l'affaire, c'est consternant pour tous ceux qui sont attachés à la liberté d'expression et au plaisir de parcourir un vrai journal !