(photo LOF - tomate en arbre rouge)
Cette recette se fait avec la tomate en arbre rouge/pourpre, la banale.
Couper le fruit en 2 dans le sens de la longueur, faire une entaille au niveau du pédoncule pour que la cuillère sorte facilement la chair une fois cuite,
les ranger dans un plat à gratin face coupée vers le haut, les recouvrir chacune d’ail haché, d’un peu de sel et de beurre, passer au gril du four 5 minutes.
Si vous n’aimez pas l’ail remplacez-le par du zeste de citron râpé fin, nous n’avons pas testé avec un peu de persil.
Plus élaboré : le cœur de Jenna bat pour sa bruschetta chaude de tamarillo à l'ail et au fromage : « my all time favourite is to rub toasted vogels with a clove of garlic, top with thickly sliced tamarillos, cover with cheese and grill. Be still my beating heart!”
Turbolenta les préfère également avec ail et oignon.
Servir avec des cuillères, car on ne mange pas la peau ni la chair proche de la peau (toujours un peu amère)
Le plat se vide à toute vitesse, la bouteille de rosé de Burgos aussi.
En suite de note version française d’un article à paraître dans la revue portugaise « Jardins » sur la tomate en arbre.
(photo LOF - coupe transversale de tomate en arbre rouge)
Tomate de árvore - Tomate brasileiro
(photo LOF - tomate en arbre orange rose douce)
Ce fruitier (souvent classé comme légume) est originaire des Andes (Bolivie, Argentine d’après les travaux de L.R. Meadows), c’est une plante tropicale et subtropicale d’altitude qui ne supporte ni la grande chaleur, ni le grand froid, c’est pourquoi elle est heureuse en zone littorale, à Madeira et aux Açores qui en produisent.
Comme la tomate il semble bien être cultivé au Mexique lors de la conquête espagnole.
Si la tomate arrive dans la péninsule très rapidement, au XVIeme siècle, et devient un succès (début XVIIeme la recette du gaspacho existe déjà), la tomate en arbre arrive tardivement en Europe.
L’espagnol Antonio Jose Cavanilles qui la décrit dans sa flore du Brésil et la nome Solanum betaceum : tomate à feuille de betterave (acelga ou beterraba branca = Beta vulgaris ), il la cultive comme plante décorative au jardin botanique de Madrid en 1791, elle est mentionnée à Londres (jardin de Kew) en 1803, à Palerme en 1818.
L’allemand Otto Sendtner pour des détails morphologiques séparera un petit genre cyphomandra (35 espèces) du genre solanum mais lui conserve le nom de taxon betaceum, en 1995 Lynn Bohs (Vol. 44, N° 4 International Association for Plant Taxonomy) revient en arrière et supprime le petit genre cyphomandra.
Le rapprochement de la tomate en arbre de sa cousine la tomate se fait au XXeme siécle.
Ce sont les anglais qui ont promené notre tomate en arbre dans leurs colonies, c’est d’Inde qu’elle arrive en Nouvelle Zélande (mention en 1891), là un phénoménal travail de sélection (premiers gros fruits rouges en 1918) et d’amélioration, y compris d’hybridation avec d’autres solanum, va conduire à un fruit acceptable.
La pauvre tomate en arbre a bien des handicaps : l’arbre est cassant, très sensible au vent, il est heureux protégé par un mur (je vous conseille de le tailler bien compacte et sans crainte).
On dit que les boutures font des arbres plus compacts que les graines.
Il produit de sa 3éme à sa 10 année, bien qu’il porte des fleurs males et femelles, il ne produit bien que s’il a un voisin/voisine, la peau des fruits est amère, pas comestible, les graines sont dures après la cuisson, le fruit est non climatérique c'est-à-dire qu’il ne mûrit pas détaché de l’arbre, mais il se conserve bien au froid.
Pourtant, le travail de sélection lancé en Nouvelle Zélande se poursuit partout : les Néo Zélandais appellent ce fruit « le géant endormi ».
On a maintenant des variétés de différentes couleurs, les jaunes sont douces mais pas beaucoup de goût, les oranges sont sucrées mais plutôt petits, les rouges et les violets peuvent être gros mais toujours un peu amères.
Une étude des génomes de tomate en arbre publiée par les colombiens en mars dernier a montré qu’il existe dans la nature un énorme réservoir de diversité génétique.
Nous avons la chance d’avoir un climat favorable, ce fruit est un des derniers dans le jardin avec les goyaves, juste avant les oranges :
La question qu’il faut se poser aujourd’hui n’est plus pourquoi cultiver des tomates en arbre, mais laquelle choisir?
J’aime bien les rouges/violettes (coupées en deux en hauteur et grillées avec de l’ail, un peu de sel, mangées à la cuillère, vos amis brésiliens le mangeront froid au sucre)
et les oranges qui sont douces et belles dans les brumes de décembre.
(photo LOF - coupe transversale de tomate en arbre orange rose)