De Mitte (Berlin) à Williamsburg (NYC) en passant par Hackney (Londres), le mouvement branché-écolo-geek hipster intrigue et fascine. Mark Greif tente de décrypter le phénomène dans une anthologie.
Dérivé du mot anglais « hip » (branché), la vague hipster déferle sur le monde. Aucune grande capitale n’échappe au phénomène. Avant-gardiste, cool, branché sans le sou, le hipster investit les quartiers populaires comme Mitte à Berlin et Oberkampf pour Paris. Hédoniste et dandy underground, le hipster aime l’art kitsch, mange écolo et sort faire la fête dans des clubs interlopes. Contrairement aux Bobos préoccupés à fonder une famille, le hipster est un touche-à-tout vagabond prétendant à une connaissance supérieure. La complexité du mouvement s’explique par une ambivalence fondatrice. Si le hipster s’inspire du courant « indie » des années 90, il n’est pas pour autant en marge de la société et de la culture mainstream. La plupart des hipsters sont en effet diplômés et beaucoup d’entre eux travaillent dans le Web ou le marketing. Il faut remonter aux années 40 pour voir apparaitre le mot « hipster » ; dans un premier temps, il définit la culture afro-américaine avec comme figure de proue Charlie Parker. Puis, c’est au tour de la Beat Generation de s’approprier le mot avec Jack Kerouac. Barbe de trois et chemises à carreaux sont encore d’actualité chez les hipsters. Coéditeur de la revue n + 1 et maitre de conférence à l’université de NYC, Mark Greif publie la première anthologie du mouvement hipster. Quand on sait que le prestigieux New York Times a employé plus de 250 fois le terme hipster en 2009, il est intéressant de se pencher sur ce phénomène… Prix : 10 $.
What was the hipster ? A sociological investigation, Mark Greif (HarperCollins)