Le Mandala accueillait hier soir le duo des frères Portalès, Patrick à la guitare sèche et Daniel à la mandoline et au mandoloncelle. Il y avait un moment que je souhaitais voir cette formule originale à mi-chemin entre le jazz et la folk ou la country. Le son des instruments n'y est pas pour rien, loin de là et, hier soir, à entendre les deux musiciens, on aurait quelquefois volontiers imaginé une touche au bottleneck, façon Ry Cooder. Ambiance Middle West donc et, quand ils nous ont gratifiés, lors du premier set, de "Pech Mil Rider Blues" (pour ceux qui connaissent le Lot, ben tiens), on aurait pu se croire sur le Causse balayé par le vent.
Patrick et Daniel Portalès ont à leurs cordes quelques compositions personnelles et nous baladent d'un thème qui se décline en chorus, redevient thème au gré de la mandoline ou de la guitare. Mais mi-chemin entre la folk et le jazz car, parmi les reprises, nombreuses sont inscrites dans ce dernier champ: hier soir, c'était pêle mêle, "Naïma", "Summertime", "Minor Swing" et pour finir, un thème plus latin, "Besa me Mucho". Ce n'est pas leur répertoire qui donne une particularité à ce duo, voire de ce trio puisque rejoint par un banjoïste (désolé, je n'ai pas son nom), pour une bonne partie du second set. Bref, on va et vient, au gré de ces cordes, entre Coltrane, Django. Le répertoire est éclectique et ce sont ces sonorités qui donnent une touche originale à cette formation.
Gilles