Film américano-britannique réalisé en 1982 par Richard Attenborough (1923)Avec Ben Kingsley, Candice Bergen, John Gielgud, Trevor Howard, John Mills, Martin Sheen et, pour la première fois au cinéma, Daniel-Day Lewis.
Je viens de voir pour la Xème fois Miracle on 34th Street, version 1994, film que nous regardons en famille à chaque Noël. Richard Attenborough y joue le Père Noël; on pourrait penser qu'on est à des années-lumières de son Gandhi. Mais, à y regarder de près, le personnage de Gandhi tel que présenté dans ce film est tout aussi édulcoré que le bouffon à barbe blanche. Ouais, un peu tiré par les cheveux, si je puis dire, mais c'est quand même ce qui ressort de cette biopic univoque.Agaçant : la lutte de Gandhi en Afrique du Sud contre la discrimination envers les Indiens fait l'impasse sur la situation des Noirs. Silence surprenant. Mais ce qui est encore pire c'est de voir ce jeune avocat s'insurger contre cette situation intolérable alors que dans son pays le système de castes, autrement plus injuste, est érigée en institution - comme apartheid on peut difficilement faire mieux. Le film passe sous silence cette scandaleuse situation qui perdure toujours.Agaçant : Encore un film style "sanglot de l'homme blanc"; Attenborough est un digne représentant de toute une classe d'individus qui, pour se faire pardonner d'avoir appartenu à un régime colonialiste, nous produit un film dithyrambique sur un personnage dont la part d'ombre n'est jamais montrée.Le cinéma à titre de thérapie collective - on se sent tellement bien dans sa peau quand on peut partager la lutte d'un juste contre nos systèmes oppresseurs d'alors. Allez, une tartine de bons sentiments... une et 8 Oscars hollywoodiens avec ça.Gandhi, en fait, c'est, contrairement aux apparences, l'histoire d'un échec. La libération du joug coloniale me semble une bien mince victoire comparée à la destruction de la société indienne qui s'ensuivra (la partition de l'état), au maintien du système des castes, à 50 années de pauvreté extrême (l'Inde appartenant pendant cette période au Quart-Monde, les plus pauvres parmi les pauvres) et surtout à l'utilisation de la violence comme outil de gestion des tensions politiques. La non-violence est morte à Delhi, le 30 janvier 1948.
Oscar 1983 : Huit prix dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, de la meilleure photo et du meilleur acteur à Ben Kingsley.Évaluation IMDB : 8,2 sur 10 par 52 763 votantsAu 180ème rang des meilleurs films de tous les temps selon les votants de IMDBToutes les informations sur le film sur IMDB Visionné, la première fois, le 4 décembre 1983 au cinéma Outremont à MontréalMon 192ème film visionné de la liste des 1001 films de Schneider