Posté par lediazec le 16 décembre 2010
Une tête qui aimait le voyage. Le trouva-t-elle à son goût ?… On la retrouva enfin, mais personne ne voulut croire qu'il s'agissait de celle de Riton. Après un périple mouvementé, entre la demeure d'un comte allemand et d'un antiquaire de Dinard, qui l'achète pour trois balles dans une vente aux enchères à l'Hôtel Drouot en 1919 - et autres péripéties ! -, des scientifiques l'ont enfin authentifiée quatre siècles après son trépas ! Qu'elle repose en paix.
Un qui n'a pas perdu sa tête, mais qui cherche à retrouver un peu de son esprit, c'est François Fillon. Dans le fatras d'une majorité tirant à hue et à dia, il ne sait plus où donner du ciboulot pour apporter un peu de cohérence à cet ensemble baroque.
Depuis l'épisode de la poudreuse et le bordel subséquent qu'on n'hésite pas à considérer comme un « loupé », Fillon fait, en privé, amende honorable, reconnaissant qu'ils (le gouvernement) n'avaient pas été « bons » en « matière de communication ». On lui pardonne. Après tout, on ne peut pas passer sa vie à téléphoner à tous les « naufragés » - quel joli terme que voilà ! -, alors qu'il y a un pays à gouverner et une Europe économique à remettre à l'endroit.
Fort de cette nouvelle disposition, il s'est positionné sur plusieurs dossiers et déclarations tapageuses – autant qu'idéologiques -, à commencer par celles de Brice Hortefeux à propos des policiers ripoux condamnés par le tribunal de Bobigny et à la polémique qu'on sait. Le Premier ministre secoue les morpions du ministre de l'intérieur avec une fermeté qu'on ne lui connaissait pas. Il n'a pas lésiné et considéré comme « des faits injustifiables » le comportement des pandores, donnant raison à la justice. Une fois n'est pas coutume. Et une droite dans les gencives, une ! Il a ajouté que « l'honneur de la police exigeait un comportement exemplaire » et qu'en tout état de cause cette polémique entre volaille et justice ne peut servir que « les criminels et les délinquants ».
François Fillon n'a pas envie de perdre la main dans la très délicate partie que la droite engage dans la perspective des présidentielles de 2012 et il tient désormais à marquer de son seing la ligne à tenir. Alors que les sondages révèlent que 54% des militants UMP sont tentés par l'aventure Frontiste, une alliance en somme – que ne ferait-on pour gagner une élection -, Fillon parle de cohésion et rejette tout arrangement politique avec le parti du borgne qu'il juge « dangereux » !
Fillon donne l'impression de vouloir se battre à la loyale - à défaut d'idées - sans autre compromis politique que celui qu'il pourrait conclure avec le Centre, les radicaux et quelques personnalités de gauche prêtes à franchir le Rubicond. Pour gagner cette guerre qui s'annonce dure, il ne mise que sur les difficultés rencontrées par le gouvernement tout au long de son quinquennat et sur sa volonté à continuer de réformer le pays contre vents et marées, quitte à atteindre le sommet de l'impopularité, comme cela fut le cas pour la réforme des retraites.
Une idée toute simple guide l'esprit du Premier ministre : la difficulté. Or on sait très bien jusqu'à quel point un tel concept en guise de programme peut arracher comme hectolitres de larmes à la ménagère de tout âge. Ça, et un zeste de pipol, le genre la femme de Mínimus est enceinte - tel était son vœu indien, avoir un fils – et le social est à l'eau !
Et la gauche dans tout ça ? Bah, elle hiverne ! Le serpent à sornettes, se mord les clochettes !