C’est, en tout cas, ce qu’a laissé entendre la présidente de la Confédération Suisse Micheline Calmy-Rey, au cours d’un meeting dimanche dernier. Haykel Ezzeddine, Genève.
Dimanche 12 décembre, c’est le cortège de l’Escalade, une manifestation très suivie par les Genevois pour commémorer la victoire de Genève sur les savoyards en 1602. Costumes d’époque, chevaux et reconstitution de la mémorable nuit qui a vu la lutte et la victoire des Genevois sur l’agresseur savoyard.
Mais c’est aussi le jour qu’a choisi la socialiste Micheline Calmy-Rey pour fêter sa deuxième intronisation à la tête de la confédération. Quatre jours plutôt pour la punir d’une gestion calamiteuse de l’affaire des otages retenus en Libye, ses pairs sous la coupole de Berne n’ont pas hésité à l’élire avec le pire des scores: 106 voix sur 189!
La nouvelle Présidente de la confédération: Micheline Calmy-Rey (Photo Haykel)
En Suisse, il n’y a pas de suffrage universel. Le conseil fédéral composé de sept conseillers l’équivalent de ministres dans d’autres pays, par la magie d’un savant tournus entre partis font et défont les présidents de la Confédération helvétique.
Ce dimanche, comme pour laver l’affront qu’a subi la Romande et Genevoise Calmy-Rey, les Genevois ont choisi de lui rendre hommage lors de cette fête, la plus populaire dans la cité de Calvin.
Pour marquer le coup, la nouvelle présidente a organisé au Parc des Bastions un débat direct avec la population. Parmi les questions posées, une concerne la reconnaissance d’un Etat palestinien. Voici la réponse de la nouvelle Présidente de la Suisse: «Pour la Suisse nous procédons actuellement à une analyse de la situation au Département fédérale des Affaires étrangères (Dfae) pour voir si une telle reconnaissance a une chance de faire avancer la création de deux Etats qui pourraient vivre en paix à savoir Israël et la Palestine. C’est la position officielle de la Suisse. Vous savez qu’aujourd’hui les pourparlers directs sont en difficultés, que ce conflit dure maintenant et que plus il dure plus la situation politique est difficile. Vous savez aussi peut-être que, pour ce qui concerne la Suisse, nous n’avons pas de rôle stratégique dans ce conflit israélo-palestinien, que nous contentons “d’échauffer” et c’est déjà beaucoup et d’aider la population palestinienne en particulier les réfugiés à travers l’organisation Unrwa... La Suisse investit 20 millions de francs par année dans les territoires palestiniens au bénéfice des gens qui vivent dans des situations extrêmement difficiles en particulier dans la bande de Gaza... C’est donc notre priorité, nous analysons la situation telle qu’elle va se développer et nous verrons si une reconnaissance unilatérale de la Palestine peut faire avancer les choses.»
Lien pour écouter la question sur la Palestine
Et sur le blog de Haykel Ezzeddine qui parle de l’Escalade.
Article paru dans Kapitalis le Mercredi 15 Décembre 2010 à 07:50