J’ai vu, assez pour ne plus les apercevoir, des femmes à genoux, la main tendue vers le haut, espérant recevoir l’aumône. Jour après jour, semaine après semaine. Elles y resteront toute leur vie, si ça se trouve. Des enfants utilisés comme du vulgaire bétail à transporter des charges qu’un adulte comme moi ne parviendrai pas à soulever. Des gens qui, à longueur de vie, traîneront dans le coeur cette angoisse ancrée à jamais: vais-je pouvoir manger aujourd’hui? Mes enfants auront-ils de quoi se nourrir?
C’est ce genre de vie que j’ai côtoyée, ces dernières années. Alors pour moi, les problèmes de circulation, de grèves, les accrocs au boulot, ça me passe 10 pieds par dessus la tête. Je ne reproche en rien les gens qui en discutent, qui vivent ces problèmes. C’est là leur réalité. C’est juste moi qui cloche. Je suis encore ailleurs, voilà tout. Un étranger parmi les siens.
Pour m’enraciner, je me suis trouvé quelques moyens. Mon blogue, par exemple. Je n’y écris plus depuis belle lurette. Je vais m’y remettre. En espérant être en mesure, avant longtemps, de susciter un intérêt parmi les miens!