La reconduction du gouvernement Berlusconi embrase l’Italie

Publié le 15 décembre 2010 par Mcetv

À Rome, la manifestation a dégénéré à l’annonce du résultat de la victoire de Silvio Berlusconi. L’instabilité politique grandit en Italie

Des scènes de violence ont eu lieu dans la capitale, hier dans l’après-midi, suite à l’annonce d’un vote décisif au Parlement, proclamant à nouveau Berlusconi Président du Conseil italien. Plus tôt dans la journée, durant le vote, les manifestants avaient déjà tenté de s’approcher du Sénat et de la Chambre des députés, rejetés par des policiers en grand nombre.

Berlusconi repasse, les manifestants se déchaînent

À l’annonce du verdict, la tension déjà palpable a explosé, et les manifestants se sont rués dans l’artère centrale de Rome, la via del Corso, brisant des vitrines et incendiant des véhicules ainsi que plusieurs fourgons de police. Voitures brûlées, poubelles en feu, lancers de pétards, de barres de fer et de pavés, le tout sous les yeux effarés de certains passants. Ces derniers, qui ne prenaient pourtant pas part à la manifestation ont également été frappés par les policiers, selon le Guardian. À Milan, des manifestants sont entrés dans le bâtiment de la Bourse en criant « profiteurs ! » Plus étonnant encore, pour la première fois en Italie depuis 30 ans, des blindés ont été attaqués à coups de cocktails Molotov et barres de fer par des « Black Blocs » (autonomistes privilégiant l’action directe) venus de toute l’Italie.

« Une violence intolérable »

Une quarantaine de manifestants ont été blessés et vingt-deux ont dû être hospitalisés. Des journalistes de l’AFP rapportent avoir vu plusieurs personnes le crâne ensanglanté. Les premières réactions sont sans appel. Ignazio La Russa, ministre de la Défense, a dénombré 50 blessés parmi les membres des forces de l’ordre. Felice Romano, secrétaire du syndicat de policiers Siul, a dénoncé de son côté « une violence intolérable mise en scène par des professionnels du désordre et des assassins de la démocratie ». Pier Luigi Bersani, secrétaire du Parti démocrate, principal parti d’opposition, a quant à lui exprimé sa « solidarité aux agents de sécurité agressés et blessés », tout en se disant « proche de tous ceux qui ont manifesté pacifiquement ».

Lauren Clerc


Photo CC @Reuters