Derrière ce halo de lumière se cache un batteur new-yorkais.
Il fallait être en forme hier soir pour profiter au mieux de la prestation des A Place To Bury Strangers. Déjà, le groupe se produisait en troisième partie de soirée à 22h10 après The Molly’s et Young Prims. En fait ce fut plutôt 22h30 pour un set assez court finalement et sans rappel (triple programmation oblige?). Il ne fallait pas être épileptique et surtout bénéficier d’une audition résistant à toute épreuve. C’est sans doute la raison pour laquelle, la salle de La Laiterie Club était correctement remplie de gaillards plus proches de la vingtaine que de la quarantaine. Le trio tant attendu arrive en scène dans une configuration triangulaire (un peu logique quand on est trois), disposition qui n’évoluera pas véritablement tout au long de la soirée. Les new-yorkais d’A Place To Bury Strangers sont plutôt du genre à jouer chacun dans son coin sans véritables échanges sur scène et extra-scène. Dès le début du set le jeu visuel est assez époustouflant : entre images projetées en fond de scène, quelques premiers effets stroboscopiques, des projecteurs en arrière de scène mettant en relief tantôt le guitariste ou le bassiste et toutes sortes de formes optiques créant un halo à l’arrière du batteur. Ce effort visuel constitue un des réels atouts de la prestation. Le groupe commence fort, le niveau sonore est poussé très haut, créant une sorte de bruit chaotique dans lequel il est parfois difficile de reconnaitre les morceaux. Au détour d’un accord, d’une rythmique particulière, de sonorités on se remémore quelques titres connus “It’s Nothing” , “Girlfriend”, “In Your Heart”. Pas la peine de s’aider des paroles, le chant est parfaitement inaudible, ce qui est un peu normal pour un groupe qui revendique d’abord sa fibre bruyante avant sa fibre mélodique. Malgré tout cet arsenal sonore, il faut admettre que le set a un tout petit peu de mal à décoller sur le début. Mais petit à petit une pesanteur prend la salle et c’est sur un final éblouissant d’une très longue durée avec le titre phare “I Live My Life To Stand In The Shadow Of Your Heart” que le groupe achève de manière époustouflante la soirée. Morceau fleuve durant lequel Dion Lunadon nous aura gratifié de sa présence basse à la main, au sein de la salle dans une sorte de délire d’interprétation autiste entouré par la foule avant de retourner sur scène pour accompagner dans une même transcendance Oliver Ackermann et achever ainsi une fin de set de toute beauté.