Le secrétaire de rédaction du quotidien La Croix n’est pas à la page.
Je dis le secrétaire de rédaction… c’est peut-être approximatif. Plus exactement, je vise ici la personne chargée de la rédaction des titres des articles.
Très précisément de celui publié le 10 décembre dernier, sous la signature de Florence Pagneux et qui commence ainsi :
Le souci de l’accès à la culture pour chacun tient à une volonté politique forte de solidarité, ancrée dans une longue tradition humaniste de la cité angevine.
Le titre ?
Angers fait le choix de la culture pour tous
Cherchez l’erreur, l’approximation, l’anachronisme de ce titreur pas à jour, ignorant du changement de paradigme de l’action publique culturelle
C’est d’autant plus dommage que l’article est fort bien fait et ouvre des perspectives pertinentes sur les fondements des orientations des politiques culturelles. Qu’on en juge :
« Nous ne croyons pas à la divine révélation du spectateur, renchérit Dominique Prime, sous-directeur d’Angers Nantes Opéra. Il faut forcément créer des passerelles vers l’œuvre d’art. »
D’autant que le public isolé socialement ou géographiquement nourrit souvent de fausses représentations. « Il faut casser leur image élitiste de l’opéra, poursuit-il. Le simple fait d’entrer
dans une salle de spectacle leur paraît réservé à la bourgeoisie. »
(…)
Cette politique exemplaire vaut à Angers de nombreuses visites d’autres municipalités.
Il faut dire qu’elle s’inscrit dans une histoire locale marquée par « une longue tradition humaniste et catholique, rappelle Dominique Prime. Les Angevins sont culturellement à l’écoute des
autres. D’ailleurs, la ville est toujours en pointe lors des campagnes d’appels aux dons ».
Lire l’article de FLORENCE PAGNEUX, à Angers.
* * * *
On lira aussi avec profit le dernier édito de la Fédération nationale des arts de la rue (signé Pierre Prévost) et découvert ce jour grâce à l’excellent CD. ORG
Peut-être est-il temps de sortir de l’entre-soi pour provoquer le débat avec les citoyens.
Peut-être est-il temps de relancer l’idée des « bouillons de culture ».
Quelle valeur représente un ministère de la
Culture s’il ne défend la notion de service public ?
Quelles valeurs peuvent revendiquer des politiques culturelles si elles ne sont d’émancipation ?
Au lieu de quoi, la marchandisation nous parquerait dans nos manies, et c’est en partie ce dont il est question ici.
Peut-être est-il temps de redonner à la culture sa véritable place en amont du politique et non l’inverse.
Pour faire avancer la réflexion et sa mise en acte, nous disposons dores et déjà d’outils précieux qui dépassent le cadre hexagonal : Agenda 21 pour la culture, déclaration de Fribourg, Convention de l’Unesco…
A suivre...
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