Pedro Gonzalez-Rubio est avant tout un réalisateur de documentaires (Toro Negro et Common Ground), chose que l'on perçoit nettement dans sa première fiction Alamar, tant il n'arrive jamais à se défaire d'un certain naturalisme propre au genre. Son budget minuscule, ses acteurs non professionnels, ses ellipses revendiquées n'aident jamais à dépasser ce cadre, et le cinéaste mexicain se retrouve alors un peu piégé, errant dans des eaux troubles, sensorielles, mal définies. On voit bien où il veut en venir dans cette ode mignonette et touchante à la nature, parenthèse écolo narrant les quelques jours de paix et de transmission entre un père et son fils, mais cela coince rapidement, l'ennui écrasant absolument tout sur son passage. Quasi muette, sa peinture photogénique du choc des cultures (l'Italie urbaine versus la nature mexicaine), offre de splendides paysages (Banco Chinchorro, l'une des plus grandes barrières de corail de la planète) et capte de beaux instants de vie et de partage, se faisant témoin d'une complicité saisissante entre un homme de la mer et un garçon de la ville, mais finit par s'étirer trop longuement, entre séquences interminables de pêches et virées contemplatives. La fable, très (trop) dépouillée, ne possède alors pas plus d'intérêt cinématographique qu'un documentaire lambda de fin de soirée, aussi céleste qu'il soit.
Pedro Gonzalez-Rubio est avant tout un réalisateur de documentaires (Toro Negro et Common Ground), chose que l'on perçoit nettement dans sa première fiction Alamar, tant il n'arrive jamais à se défaire d'un certain naturalisme propre au genre. Son budget minuscule, ses acteurs non professionnels, ses ellipses revendiquées n'aident jamais à dépasser ce cadre, et le cinéaste mexicain se retrouve alors un peu piégé, errant dans des eaux troubles, sensorielles, mal définies. On voit bien où il veut en venir dans cette ode mignonette et touchante à la nature, parenthèse écolo narrant les quelques jours de paix et de transmission entre un père et son fils, mais cela coince rapidement, l'ennui écrasant absolument tout sur son passage. Quasi muette, sa peinture photogénique du choc des cultures (l'Italie urbaine versus la nature mexicaine), offre de splendides paysages (Banco Chinchorro, l'une des plus grandes barrières de corail de la planète) et capte de beaux instants de vie et de partage, se faisant témoin d'une complicité saisissante entre un homme de la mer et un garçon de la ville, mais finit par s'étirer trop longuement, entre séquences interminables de pêches et virées contemplatives. La fable, très (trop) dépouillée, ne possède alors pas plus d'intérêt cinématographique qu'un documentaire lambda de fin de soirée, aussi céleste qu'il soit.