MACHETE de Robert Rodriguez & Ethan Maniquis

Publié le 15 décembre 2010 par Celine_diane

Entre Planète Terreur et Boulevard de la mort- diptyque Grindhouse sanglant et excentrique- Rodriguez avait inséré une fausse bande annonce, et son personnage Machete, ex federales mexicain et viril, dont la femme a sauvagement été tuée. Danny Trejo, tout en muscles et tattoos, symbole de la vieille époque des séries B et des films d'exploitation, et, représentant de cette sous culture rebelle, puérile et destinée à un public masculin, traverse alors un film dingue et déjanté où Rodriguez fait la part belle aux gueules d'acteurs et à la réalisation de ses fantasmes d'auteur, et de petit garçon. Se croisent alors, lors de séquences improbables, une Michelle Rodriguez sauvage en chef de la résistance, un De Niro en sénateur texan raciste ou une Lindsay Lohan camée, Rodriguez s'en donnant à coeur joie pour réunir- dans de mêmes plans- des figures d'un autre temps: de Steven Seagal à Don Johnson. La dimension politique (l'immigration clandestine mexicaine) devient prétexte pour le cinéaste à une déferlante de provocations folles: les têtes tombent, le sang tâche les murs, les filles à moitié nues arborent flingues et discours girl power, le tout sur fond de heavy metal, vrombissement de moteurs et imagerie cradingue. Passée la première heure festive et ludique où l'on apprécie la démesure du cinéaste, Machete tourne un peu en rond, ressassant les figures habituelles du cinéma de Rodriguez: hémoglobine à outrance, ambiance rock'n'roll et arrière fond adolescent, que l'on retrouve d'Une nuit en enfer à The Faculty, d'El Mariachi à Desperado. A contrario d'un Tarantino qui utilise son goût pour l'excès à des fins plus inventives (Kill Bill ou Inglorious Basterds), Rodriguez- lui- finit par lasser.