La construction et l’ouverture d’un nouvel hôtel à Amsterdam, le Zaanstad BV de la chaîne inntel Hotels, a suscité beaucoup de commentaires. Cet établissement de 160 chambres sur 12 étages est constitué d’un empilement de maisons traditionnelles hollandaises aux couleurs vives.
En vérité, il ne s’agit que d’un habillage des façades qui réinterprète l’architecture vernaculaire du pays. Beaucoup ont crié au kitsch et à la disneylisation, d’autres au génie inspiré pour un bâtiment qui rend hommage à l’exubérance maîtrisée, presque élégante mais joyeuse des maisons anciennes, le symbole d’une époque bénie et la marque d’un pays aux traditions reconnues.
Cet édifice s’inscrit dans le courant néorégionalisme qui s’empare de l’Europe dont l’élargissement sans limite affole et redonne du grain à moudre aux défenseurs des particularités culturelles et vitales des régions, jusqu’à une autonomie revendiquée parfois avec violence.
Ici, on ne peut parler que d’un exercice de style assez savoureux réalisé par l’architecte Wilfried van Winden, avec son lot de clichés. Clichés qui sont entrés dans les chambres sans grande subtilité, hélas ! En effet, à l’intérieur du bâtiment, le blanc et l’angle droit règnent en maître, l’exotisme reste à la porte ou du moins sur la façade, avec pour rappel néorégionalisme des posters muraux patauds et peu inspirants pour rappeler aux visiteurs qu’ils passent une nuit dans une « typisch Nederlands huis »…
Dommage, quitte à faire dans le kitsch néorégionalisme, autant y aller à fond.
Photos : Zaanstad BV/inntel Hotels