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Béni-Saf a fourni de nombreux matelots, marins, et navigateurs grâce à sa prestigieuse école des mousses.
Les gens de la mer énergiques et courageux, durs au travail, rompus aux aléas de leur métier difficile, commençaient très tôt leurs dures journées en bravant très souvent le mauvais temps. Des tâches brunes, que cause la réfraction du soleil sur la mer, marquaient leurs visages, tannés par tous les soleils de la méditerranée, coupés de rides comme des coups de couteaux. Leur regard était gai, brave et avait la couleur de la mer.
Ces marins, intrépides et inlassables, ont, depuis des années, travaillé dans ce petit port.
La journée des pêcheurs à Béni-Saf commençait très tôt. Vers deux heures du matin. Les réveils sonnaient, on frappait aux portes, on entend des voix :
-"Réveille toi, il est l'heure, " ...
-"Quel temps fait-il," ...
Puis des silhouettes, les pêcheurs une fois réveillés et listo c'est-à-dire prêts, descendaient depuis le haut de la ville, toute la rue de la République et les fameux escaliers et terminaient à la marina où les attendaient d'autres valeureux marins qui viennent du Faubourg de Boukourdan. Après un dernier café à la buvette du port, chacun gagnait son bord en pariant pour désigner celui qui serait le plus rapide à donner le premier signal du départ.C'était des journées dures qui les attendaient à chaque départ. Ils mettaient les moteurs de leurs bateaux en marche dans un concert assourdissant, et disparaissaient, au large, derrière la grande jetée du port pour aller s’évanouir entre l’île de Rachgoun et le Pain de sucre, les îles Habibas ou vers d’autres destinations que seul l’instinct secret des patron pêcheurs devinait.
Merci M. Vincente Botella,Journal de l’Association des Béni-safiens, France, Juillet 1995
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