Magazine Cinéma

We Are Four Lions de Chris Morris (2010)

Par Cyriltuloup

We Are Four Lions de Chris Morris (2010)
Rendre amusant le terrorisme islamiste, le défi givré que s’est lancé Chris Morris. Un sujet forcément polémique duquel ne ressort que très peu de nuance. Alors oui c’est un film très maladroit, mais franchement, qu’est-ce qu’on rigole !


We Are Four Lions de Chris Morris (2010)


Chris Morris est avant tout un réalisateur de programmes télévisés, connu également pour ses courts métrages. Il s’empare du grand écran avec une histoire dérangeante, celle d’un groupe de musulmans terroristes en Angleterre. Déterminés à devenir des soldats du Djihad, ils décident de monter des opérations explosives. Seulement voilà, ce sont de vrais manchots. Il y en a un qui recommande à ses potes d’avaler la carte SIM de leur téléphone portable pour ne plus être surveillé, qui rêve de faire exploser la mosquée pour soulever les mouvements contestataires, ceux qui réalisent des vidéos pour montrer qu’ils sont les auteurs des attentats, bref vous voyez le topos… On assiste aux opérations hilarantes d’une bande de demeurés, prêt à tout pour revendiquer le Coran. Le film ne poserait aucun problème s’il avait su tempérer le sujet via une approche des peurs islamistes, noyau de nombreuses campagnes politiques. Le final aborde vaguement l’obsession, dommage.

We Are Four Lions de Chris Morris (2010)

Pénalisé par les maladresses, We are Four Lions s’impose pourtant comme une franche rigolade. Les situations cocasses des personnages, leur fanatisme religieux et leurs regards ébahis construisent peu à peu une ambiance folichonne et accessible. Plus dur sera le spectacle pour les musulmans, le film étant limité sur la phobie des terroristes barbus. Là où ils s’en prennent plein la gueule, les occidentaux ne sont pas trop dérangés. Un film barge bénéficiant d’une liberté artistique appréciable, alternant à quelques reprises plans familiers et caméras de vidéo-surveillance infrarouges. Sans trop s’engager dans l’indépendance visuelle, le réalisateur livre une mise en scène calibrée. Inutile de trop s’intéresser à la technique de cette farce inattendue, où le résultat dépends en partie de l’écriture et du concept. Il demeure une confusion d’idées, un certain désordre qui ne passe pas inaperçu. Sur le plan théâtral, on est surpris par ces acteurs méconnus, impliqués comme jamais dans leurs rôles bouffons. La quatuor finira par devenir attachant, accumulant les gaffes et les pépins. On rira aux éclats, la preuve d’un humour réfléchit et délicieux. On ne sait pas où débouchera la carrière cinématographique de Chris Morris, mais nul doute que ce premier film influencera préjugés et incompréhensions. A voir à condition d’être décrispé, un petit verre épaulerait volontiers cette séance déchaînée. Demandez à votre sérieux d’attendre gentiment à l’extérieur de la salle, sous peine de gâcher un instant qui se voulait décontractant.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Cyriltuloup 256 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines