Actuellement à 3 290 £ (3 915 €), la chambre basse du Parlement a adopté jeudi le projet de loi pouvant augmenter les frais d’inscription jusqu’à 9 000 livres
L’émergence d’un mouvement organisé
De par sa violence et sa spontanéité, les manifestations apparaissent comme un phénomène relativement inédit. Selon Sarah Pickard, universitaire et spécialiste de la Grande-Bretagne, il existait des mouvements de protestation « pendant les années Tchatcher, mais jamais avec une telle violence. Les jeunes contestaient surtout la mondialisation, la pauvreté dans le tiers-monde ». Jeudi, Londres aurait connu les pires émeutes depuis 1990. Il s’agissait à l’époque d’une grogne contre un projet d’impôt local (« poll tax »)
Le principal syndicat, le National Union of Students a su soulever les foules. Avec les restrictions budgétaires, le mouvement risque même de s’étendre à d’autres secteurs.
La trahison de Nick Clegg
Le vice-premier ministre et leader des Libéraux démocrates (Lib Dems) qui s’était engagé à ne pas augmenter les frais de scolarité. Il avait été plébiscité par les étudiants lors des dernières élections, lui permettant ainsi de se retrouver en position d’arbitre entre le Labour et les Tories. Pour la jeunesse britannique, c’est une trahison.
La lutte va se poursuivre, car « le gouvernement continue de couper dans l’éducation, mais aussi dans les services publics, du logement aux retraites », déclare Clare Salomon. « On ne s’arrêtera pas. Les manifestations vont se durcir, plus d’action, plus de combats » poursuit Stéphanie Jones, une étudiante de 17 ans.
Djoumana Dali